L'ancien chef d'état-major des armées dénonce une "crise de l'autorité"

Emmanuel Macron et Pierre de Villiers le 14 juillet 2017. - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL / AFP
Plus d'un an après sa démission fracassante, Pierre de Villiers, l'ancien chef d'état-major des armées, publie un nouveau livre, en forme d'interrogation. Qu'est-ce qu'un chef?, s'interroge celui qui dirige désormais une société de conseil. Après son départ en juillet 2017, il avait déjà publié un ouvrage, intitulé Servir, dans lequel il revenait sur la carrière de soldat.
Cette fois, il diagnostique une "crise de l'autorité" dans les colonnes du Parisien ce lundi matin. "Elle est liée à des facteurs qui pèsent de plus en plus sur les dirigeants", explique-t-il, citant "l'élargissement de l'espace avec la mondialisation, le temps qui presse et qui stresse, l'insécurité qui règne, l'individualisme favorisé par les technologies". Autant de facteurs qui "complexifient l'exercice de l'autorité" selon lui.
Il avait dénoncé un "gâchis" avec Macron
Son départ, le premier du genre au cours de la Ve République, avait clôturé une semaine de tensions avec l'exécutif sur fond de budget alloué aux armées. Pierre de Villiers avait regretté que "lien de confiance entre le président de la République et le chef d'état-major des armées (soit) trop abîmé". "C'est un gâchis, on aurait peut-être pu faire autrement sur le fond et sur la forme", avait-il déclaré, tout en assurant être d'une "loyauté totale".
Dans son entretien, il ne prononce pas ce lundi le nom du président, mais évoque un "manque de vision stratégique en politique comme ailleurs". "Nous sommes dans le temps court, dans la tactique, dans les moyens... Il faut retrouver la vision qui donne du sens", estime le frère de Philippe de Villiers. Interrogé sur le plaidoyer d'Emmanuel Macron pour une "armée européenne", il juge enfin que "si c'est une armée fusionnée pour en faire une force armée pilotée de Bruxelles", il ne soutiendra pas l'idée.