Juppé sur Macron: "Si j'étais ministre de l'Économie, je me consacrerais à 100% à ma tâche"

Le maire de Bordeaux Alain Juppé et candidat Les Républicains à la primaire à droite en meeting, le 20 avril 2016. - Jean-François Monier - AFP
Favori des sondages pour la présidentielle 2017, le maire de Bordeaux Alain Juppé n'a pas épargné ses opposants du Parti socialiste dimanche sur le plateau de l'émission Le Supplément sur Canal +. À commencer par celui qui serait son plus ardent rival s'il décidait de se porter candidat, Emmanuel Macron.
L'élu Les Républicains a d'abord glissé une petite phrase, l'air de rien, alors qu'il se projetait au lendemain d'une victoire en 2017. "Il faudra gouverner vraiment, avec des ministres qui font leur job, plutôt que d'être en permanence sur les plateaux de télévision", a-t-il déclaré, un pic visant clairement le ministre de l'Économie, qui a multiplié les sorties médiatiques ces temps-ci. Puis, interrogé sur la récente déclaration d'Emmanuel Macron qui s'est dit insatisfait de la gauche aujourd'hui, le candidat à la primaire à droite a répondu:
"Moi, si j'étais ministre de l'Economie, moi, je consacrerais 100% de mon temps à m'occuper de l'économie française et pas de ma future carrière politique."
Et de continuer en fustigeant "la capacité d'imagination limitée" du locataire de Bercy. "Créer un mouvement politique et l'appeler 'En marche!', ce n'est pas une imagination débordante, a jugé celui qui a fondé "AJ 2017".
Les deux grands chantiers, l'emploi et la sécurité
Lors de l'émission, Alain Juppé a aussi été interrogé sur la défiance des Français envers la politique. Le maire de Bordeaux a estimé en réponse que la reconquête des désillusionnés de la politique était pour lui "un défi": "Ce que je veux essayer de faire, c'est redonner confiance", a-t-il déclaré, profitant du sujet pour tacler le chef de l'État:
"Qu'est-ce que François Hollande a dit (aux électeurs, ndlr) en 2012: 'Je vais me battre contre la finance'. Et qu'est-ce qu'il fait aujourd'hui: à peu près le contraire."
Pour Alain Juppé, il est donc normal pour les Français de "se sentir trahis et trompés".
Pour sa part, le candidat à la primaire à droite aspire, s'il gagne en 2017, à "obtenir un vote d'adhésion", lui qui appuiera sa candidature sur "des propositions concrètes et une vision". "Les deux grands chantiers du prochain président seront l'emploi et la sécurité des Français. Ce sont leurs appels!", a-t-il déjà lancé dimanche.
Le maire de Bordeaux présentera sa politique économique et sociale le 10 mai prochain, avec pour objectif de "faire reculer le chômage".