Jean-Marie Le Pen accuse sa fille de "paranoïa", et reproche à sa petite-fille de "fuir"

Jean-Marie Le Pen, dans son "Journal de bord". - Capture d'écran YouTube.
Désireux de participer au bureau politique du Front national, ce mardi, Jean-Marie Le Pen a trouvé non seulement porte close, mais barrières enchaînées. Un événement qu'il a visiblement du mal à digérer et contre lequel il a vitupéré dans les jours qui ont suivi.
Dans le 477e épisode de son "Journal de bord", une vidéo repérée en premier lieu par L'Opinion et publiée ce jeudi, il a expliqué les raisons de sa tentative d'assister à cette réunion où il n'était pas le bienvenu. Le crâne couvert par un panama et accompagné des rires de sa collaboratrice, il a ainsi lancé:
"Je pensais honnêtement que Marine Le Pen avait intégré la réalité des deux échecs qu’elle a subis mais qu’elle semble par paranoïa avoir transformés en succès, paraît-il, et que cette réflexion allait l’amener probablement à admettre au sein du bureau politique des débats qui n’avaient pas jusque là eu l’occasion de se dérouler, malheureusement."
Un procès en ingratitude
A l'arrivée, il a dû constater que les vues de sa fille divergeaient toujours autant des siennes: "Eh bien, pas du tout! Marine Le Pen n’a pas changé d’opinion. Elle est toujours sûre d’elle-même et dominatrice et malgré les échecs, elle tient à ne surtout pas en discuter avec qui que ce soit." Si la "paranoïa" qu'il attribue à Marine Le Pen est la source, selon lui, d'une erreur d'analyse, il voit dans le refus de la présidente de l'accueillir au siège d'un parti dont il est encore le président d'honneur, une forme d'ingratitude:
"Elle ne veut même pas discuter avec des gens qui l’ont beaucoup aidée dans sa campagne électorale comme moi, et qui ont respecté, comment dirais-je, une règle stricte de loyauté à l’égard du Front national non seulement en prêtant, par Cotelec, sept millions pour les campagnes présidentielle et législatives mais encore en appelant en toutes circonstances à voter pour tous les candidats du Front national, quels qu’ils soient."
Dans cette même vidéo, Jean-Marie Le Pen réitère son souhait de voir sa fille (et son bureau politique) présenter sa démission, et assure qu'elle doit la remettre devant un organisme dont il réclame la réunion: "Il y a un organisme au Front national qui s’appelle le comité central. (...) Cet organisme démocratique, souverain politiquement, n’a jamais été réuni alors que les statuts prévoient qu’il se réunisse au moins une fois par an." Il suggère qu'il pourrait saisir la justice pour en obtenir la convocation.
Jean-Marie Le Pen se demande si sa petite-fille va revenir "dans le bois de Boulogne"
Ce mercredi, déjà, il évoquait la réunion du comité central du Front national ce mercredi, dans l'émission politique de Paris Première Zemmour & Naulleau. Lors de ce rendez-vous télévisé, Jean-Marie Le Pen a également donné son mot sur les trajectoires de diverses personnalités frontistes.
Songeant à l'évidence aux comportements post-présidentielle de Florian Philippot et de Marion Maréchal-Le Pen: "L’un a menacé de partir. L’autre, qui était la plus populaire, s’est retirée sans qu’on sache très bien pourquoi, perdant d’ailleurs à cette occasion son siège, le siège de Carpentras, qui est passé à un autre parti." Alors que l'animatrice du programme, Anaïs Bouton, lui demandait si sa petite-fille ne prenait pas du champ pour mieux revenir, il a rétorqué: "Pour mieux revenir d’où? Où ça, dans le bois de Boulogne?"
Jean-Marie Le Pen a ensuite qualifié la décision de la désormais ex-députée élue dans le Vaucluse de lâcheté: "C’est courage, fuyons!"