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Jean-Marie Le Pen va financer la campagne présidentielle de sa fille

Jean-Marie et Marine Le Pen le 29 novembre 2014, lors du 15e congrès du Front national. (Photo d'illustration)

Jean-Marie et Marine Le Pen le 29 novembre 2014, lors du 15e congrès du Front national. (Photo d'illustration) - Jeff Pachoud - AFP

Via une association de financement fondée dans les années 80, Jean-Marie Le Pen va financer la campagne de sa fille Marine, actuelle chef de file du parti frontiste. Même exclu du FN, il a de bonnes raisons d'agir ainsi.

On pensait le père et la fille irréconciliables depuis l’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front national de Marine Le Pen il y a un an. Mais, comme le révèle Le Parisien lundi, à l’occasion de la campagne présidentielle, ils vont renouer…financièrement.

Les banques refusent de prêter au FN

Alors que le Front national fait face à de grandes difficultés pour réunir les 15 millions d’euros dont il a besoin pour payer la campagne présidentielle de sa candidate (il ne dispose que de 1,5 millions pour l’instant) et, a fortiori, les 15 millions d’euros que devraient coûter ses législatives, l’association de financement de Jean-Marie Le Pen, Cotelec, va effectuer des versements. Le montant des sommes allouées est pour le moment inconnu.

Les banques ont, quant à elles, refusé de prêter l’argent. Elle sont pourtant quasi assurées de s’y retrouver car le parti d’un candidat ayant recueilli au moins 5% des suffrages exprimés est remboursé par l’Etat.

Une nécessité financière pour Jean-Marie Le Pen

L’entourage du fondateur du FN met en avant avant son attachement au parti pour expliquer cette décision. Mais il existe bien d’autres motifs. L’un de ceux-ci est statutaire: la société est officiellement censée participer à l’effort financier du Front national. Pour le reste, Jean-Marie Le Pen a besoin de dépenser cet argent en faveur du mouvement d’extrême-droite pour que son entreprise puisse continuer à gagner de l’argent.

En effet, Cotelec prospère en attirant les sommes des particuliers proches des idées du Front national, des clients donc qui ne comprendraient pas que l’association de financement ne cherche pas à défendre la campagne du parti. Et les gérants savent trouver les mots: "C’est mieux rémunéré qu’un livret A avec des intérêts à 3% et c’est mieux tenu que la Banque de France", tacle ainsi un de ces derniers. Si les sympathisants cessaient d’apporter leur obole à Cotelec, celle-ci serait confrontée à une véritable crise. De l’autre côté, les personnalités politiques soutenues par Cotelec souscrivent un crédit de 5% auprès de l’entreprise.

En décembre 2015, Cotelec avait déjà été un bailleur de fonds auprès de la plupart des candidats frontistes concourant lors des élections régionales.

R.V