Institutions, référendum, voiture: ce que disent du pays les contributions au débat national

Le site du grand débat a été lancé le 15 janvier. - Capture d'écran / montage BFMTV.com
Le débat national s'est ouvert à la mi-janvier et doit encore durer un mois, pour se clore le 15 mars. En avril, une synthèse sera tirée de ces échanges. Outre les réunions publiques, le document final se fondera sur les idées postées sur la plateforme numérique, granddebat.fr, où chaque Français peut émettre ses propositions. Et Le Figaro a épluché, à travers un article paru sur son site ce mardi soir, les données disponibles à la date du 6 février. Elles dégagent un frappant mélange de fractures et de consensus.
Repenser la démocratie
Sur les 864.000 contributions alors disponibles émanant de 326.100 personnes, 220.412 propositions se détachent. 34% de celles-ci portent sur la fiscalité et les dépenses publiques. 25,4% disent leur mot sur la transition écologique. Le troisième axe en nombre de suggestions est l'organisation de l'Etat et des services publics avec 20,8%. Enfin, 19,4% évoquent la démocratie et la citoyenneté. Et c'est dans ce dernier domaine qu'apparaissent les plus vastes concordes entre Français.
Ainsi, il s'avère que 87,2% de nos compatriotes s'accordent sur la nécessité de transformer "les assemblées". Ils sont 82,6% à vouloir que le vote blanc soit pris en compte. En ce qui concerne le fonctionnement et la formation de l'administration, ils sont 89,9% à souhaiter les revoir.
Le RIP moins populaire que le RIC
Omniprésente depuis le début de la crise menée par le mouvement des gilets jaunes, on retrouve bien entendu la question du référendum. Pourtant, les contributeurs ne sont que 53,3% à se prononcer pour la facilitation du déclenchement du référendum d'initiative partagée (RIP).
Il faut dire que dans ce dernier, dont la constitution prévoit à ce jour qu'il s'applique lorsque 10% des électeurs et 20% des parlementaires tombent d'accord sur une interrogation à poser au pays, les élus tiennent une place de premier plan, un élément peut-être décourageant au moment où le référendum d'initiative citoyenne (RIC) s'impose dans les discussions.
Diagonale et croissant
Mais pour avoir une vision plus précise, il faut aussi s'attacher aux divisions qui parcourent le pays. La France semble ainsi coupée en deux au moment où on demande à sa population si elle dispose d'une solution alternative à la voiture pour ses déplacements au jour le jour. 48,8% des Français répondent "non".
Ces derniers se retrouvent dans ce que Le Figaro appelle la "diagonale de la voiture". Celle-ci naît dans le sud-ouest et s'allonge jusqu'au nord-est. Trois départements ressortent particulièrement: le Gers, la Creuse et la Haute-Marne.
Dans ces territoires, 90% environ des gens déclarent ne pas pouvoir se passer de leur voiture pour leurs trajets quotidiens. Les régions les plus concernées sont donc le Midi-Pyrénées, la Bourgogne, la Champagne-Ardennes. Pour l'essentiel de la diagonale, c'est plus de sept Français sur dix qui expliquent ne pas pouvoir faire sans leur véhicule. Seulement 10% des Parisiens répondent en ce sens en revanche.