INFO BFMTV. Tensions France-Algérie: la liste d'expulsés prioritaires algériens transmise cet après-midi à Alger

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'Assemblée nationale, à Paris, le 11 février 2025. - Thibaud MORITZ / AFP
Le gouvernement avait promis de recenser les ressortissants algériens aux profils les plus "dangereux", actuellement présents en France. C'est chose faite: une liste de soixante noms doit être transmise ce vendredi 14 mars dans l'après-midi à Alger, a indiqué une source gouvernementale auprès de BFMTV.
C'est sur fond de tensions entre la France et l'Algérie que Bruno Retailleau avait annoncé cette mesure sur BFMTV-RMC le 3 mars dernier. Il avait dans un premier temps évoqué "plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux".
"Ils n'ont pas tous la même dangerosité, mais ces gens-là, nous allons les présenter aux Algériens. Ce sont des gens dont il est établi qu'ils sont des ressortissants Algériens, ce sera l'épreuve de vérité", a expliqué le ministre de l'Intérieur.
Toujours sur BFMTV-RMC, le ministre de l'Intérieur avait précisé que cette liste contiendrait des profils différents, pas tous "comparables". Revenant sur celui de l'homme mis en examen pour l'attentat de Mulhouse le 22 février dernier, il a rappelé qu'il "associait une dimension de radicalisé et une autre dimension psychiatrique schizophrénique."
"Il n'y a pas plusieurs centaines d'Algériens qui juxtaposeraient ces deux profils-là. Ils ont commis des troubles à l'ordre public ou figurent dans notre fichier de radicalisés terroristes", a-t-il souligné.
"Un moment de vérité"
Interrogé à nouveau sur le sujet lors d'un déplacement à Ecully, dans le Rhône, ce vendredi, le ministre a rappelé l'idée selon laquelle cette liste est, en quelque sorte, une dernière chance pour Alger de remplir ses engagements avant que Paris ne hausse le ton, estime-t-il.
"Cette liste sera un moment de vérité: ou bien l'Algérie accepte de respecter ses obligations, ou bien, si elle ne le fait pas, nous mettrons la stratégie que nous avons décidée, d'une riposte graduée qui peut aller jusqu'à la remise en cause de l'ensemble de nos accords", a-t-il menacé.
"C'est un principe de respect mutuel", estime-t-il, insistant sur sa volonté d'éviter à tout prix "qu'un autre Mulhouse ne se reproduise".
Interrogé sur le même sujet ce vendredi depuis La Rochelle, en Charente-Maritime, le Premier ministre François Bayrou a pour sa part déclaré espérer "que tous les responsables, chacun à sa place, vont réfléchir au respect des engagements pris et à la compréhension nécessaire entre deux pays qui ont négocié des accords aussi importants que ceux-là".
"Nous mettrons tout en œuvre pour que les engagements pris soient respectés dans le respect réciproque", a-t-il conclu.