Il y aura moins de régions à gauche après le 2e tour, dit Fillon

François Fillon estime qu'il y aura moins de régions à gauche dimanche prochain, à l'issue du second tour des élections régionales. /Photo prise le 14 mars 2010/REUTERS/Charles Platiau - -
par Clément Guillou
SEVRES, Hauts-de-Seine (Reuters) - François Fillon estime qu'il y aura moins de régions à gauche dimanche prochain, à l'issue du second tour des élections régionales.
Le Premier ministre a entamé un tour de France de soutien aux têtes de liste UMP aux minces espoirs de victoire en se rendant auprès de Valérie Pécresse en Île-de-France.
Arrivée dimanche en tête du premier tour avec 27,76% des voix, deux points devant le président socialiste sortant, Jean-Paul Huchon, la ministre de l'Enseignement supérieur sera confrontée à une mission difficile au second tour puisque les voix de gauche ont atteint plus de 48%.
Le temps d'une visite d'une demi-heure dans un parc ensoleillé sur les hauteurs de Sèvres (Hauts-de-Seine), François Fillon a soutenu sa candidate dans un discours public mais n'a pas souhaité s'exprimer devant la presse. Il se rendait ensuite en Franche-Comté, où un autre membre de son gouvernement, Alain Joyandet, est arrivé en tête du premier tour.
La partie n'est pas jouée en Île-de-France, a-t-il assuré, insistant sur le score "très décevant" de Jean-Paul Huchon, président de la région depuis 12 ans. Le socialiste a obtenu dimanche le moins bon score de France pour un président sortant.
"Il n'a pas réussi à rassembler sa majorité, à convaincre les habitants d'Île-de-France de la qualité de son bilan", a dit le Premier ministre.
"Le changement en Île-de-France, c'est Valérie Pécresse (...) et je suis convaincu qu'une nouvelle page de cette élection va s'ouvrir avec le second tour de l'élection régionale et nous sommes tous mobilisés pour nous battre."
La campagne de la majorité en Île-de-France, conduite par quatre ministres - Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Rama Yade et Valérie Pécresse - a été minée par des dissensions internes, Nicolas Sarkozy convoquant même les candidats pour un rappel à l'ordre avant le premier tour.
"NOUS AVONS SURVÉCU"
Prié à plusieurs reprises de commenter les scores de la veille et ses espoirs pour dimanche prochain, François Fillon a répondu discrètement: "Les régions françaises étaient à gauche, elles le sont toujours au premier tour. Je pense qu'il y en aura moins au second tour, voilà, c'est tout."
Quelle région la majorité peut-elle alors reprendre ? Le Premier ministre plonge le nez dans son verre de rouge et marmonne: "L'Île-de-France. À votre santé."
"En tout cas, nous, on est très motivé", relance Valérie Pécresse, qui sillonnait la région lundi avec ses colistiers pour dénoncer "les points noirs" de la gestion socialiste.
Elle a donné le ton de la semaine d'entre-deux-tours en dénonçant en boucle les "petits arrangements entre amis" des Verts et des socialistes "pour se partager les postes" et en appelant les écologistes et les abstentionnistes du premier tour (56% dans la région) à voter pour elle le 21 mars.
"Le transport fluvial, le covoiturage, le solaire, la voiture électrique, c'est ça la croissance verte, c'est ça notre projet d'écologie positive, ce n'est certainement pas la décroissance" prônée, assure-t-elle, par les Verts.
Chantal Jouanno, tête de liste à Paris, affirme que "le vote d'Europe Ecologie n'est pas 100% à gauche."
"Moi, j'ai plein de potes là-bas qui ne se retrouvent pas nécessairement dans l'alliance à gauche, surtout en Île-de-France où le président n'a pas pris le sujet à bras le corps", a dit à Reuters la secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
Pour le député André Santini, tête de liste dans le département des Hauts-de-Seine, Jean-Paul Huchon "va avoir très chaud, sinon définitivement chaud au deuxième tour".
"Le deuxième tour n'aura rien à voir avec le premier, d'abord parce que nous avons survécu."
Édité par Yves Clarisse