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"Il ne m'a pas déçu": le patron des chasseurs votera Macron "dès le premier tour"

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), le 15 septembre 2020 à Paris

Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), le 15 septembre 2020 à Paris - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Dans un entretien accordé mardi au Parisien, Willy Schraen, le patron de la Fédération nationale des chasseurs, a officialisé son soutien au président sortant en vue du premier tour de la présidentielle.

Le président de la Fédération nationale des chasseurs sort du bois. Dans une interview accordé au Parisien et que le quotidien francilien a publié sur son site mardi, Willy Schraen a ainsi annoncé son intention d'apporter son suffrage à Emmanuel Macron lors de la présidentielle. Et ce, dès le premier tour du scrutin.

Emmanuel Macron "répondra à toutes les demandes" des chasseurs

Interrogé au sujet de son vote du 10 avril prochain, Willy Schraen n'a ainsi laissé aucun doute sur ses intentions.

"Je voterai Emmanuel Macron dès le premier tour", a-t-il clamé.

Il a assuré qu'au vu de ses responsabilités, son bulletin ne tenait pas à ses convictions personnelles mais au programme de chaque candidat au chapitre de la chasse. Or, a-t-il expliqué, Emmanuel Macron "mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes".

"J’ai sa parole. Il ne m’a pas déçu", a-t-il insisté.

Affirmant que le sortant allait s'adresser sous peu aux présidents départementaux de sa fédération, Willy Schraen a dévoilé quelques points du projet du pensionnaire de l'Élysée en la matière.

"Il devrait s’engager sur l’indemnisation des dégâts de gibier, une police rurale de proximité, les chasses traditionnelles".

Willy Schraen désigne "les pires ennemis" des chasseurs

Même s'il précise qu'il ne s'agit pas d'une consigne de vote à l'intention de ses adhérents - "les chasseurs font ce qu’ils veulent", juge-t-il - Willy Schraen leur a conseillé de "faire attention".

"En deuxième et troisième positions se profilent nos pires ennemis. Si on a un président qui s’appelle Jean-Luc Mélenchon, il n’y aura plus de chasse. Si c’est Marine Le Pen, elle enlèvera une série de pratiques jugées incompatibles avec ses idées", alerte-t-il.

Plus exactement, le candidat de l'Union populaire s'est prononcé pour une interdiction de la chasse lors des week-ends et des vacances scolaires. Quant à la prétendante du Rassemblement national, le président de la Fédération nationale des chasseurs l'estime très loin des préoccupations de ses adeptes.

"Marine Le Pen ne nous comprend pas. Elle nous considère comme des pompiers de service. Nous avons choisi un mode de vie. Nous sommes des passionnés. On ne va pas à la chasse en premier lieu pour une mission d’intérêt général", a-t-il estimé.

Revue d'effectif

Après que son instance a convoqué le 22 mars dernier les candidats à la présidentielle - à l'exception de Jean-Luc Mélenchon et de l'écologiste Yannick Jadot, tous deux privés de cartons d'invitation -, Willy Schraen a passé en revue les autres options.

"Fabien Roussel vit la chasse", a-t-il d'abord loué, avant de déplorer: "Mais le PCF a annoncé que s’il n’était pas au second tour, il appellerait à voter pour 'le candidat de la gauche le mieux placé'. Cela signifie Jean-Luc Mélenchon, voire Yannick Jadot..." Anne Hidalgo? "Elle a une position dogmatique qui vaut Jadot et Mélenchon", a-t-il évacué.

Se retournant vers l'extrême droite, il a observé: "Éric Zemmour dit que la chasse est formidable. Seulement voilà: que fera-t-il au second tour? Sans doute appellera-t-il à voter pour Marine Le Pen". Une candidate qu'il a alors accusée d'être "l'animalisme incarné".

Le président de la Fédération nationale des chasseurs a enfin exclu l'hypothèse Valérie Pécresse. "Elle a signé en 2021 la charte régionale pour les animaux de l’association L214, avec des mesures anti-chasses. Cette ONG est l’adversaire numéro 1 des éleveurs et des chasseurs", a-t-il lancé.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV