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Il n'y aura "ni relâchement ni immobilisme", dit François Fillon

François Fillon a promis lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale qu'il n'y aurait "ni relâchement, ni immobilisme" pendant les 18 derniers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 24 novembre 2010/REUTERS/Jac

François Fillon a promis lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale qu'il n'y aurait "ni relâchement, ni immobilisme" pendant les 18 derniers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy. /Photo prise le 24 novembre 2010/REUTERS/Jac - -

par Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - François Fillon a promis mercredi qu'il n'y aurait "ni relâchement, ni immobilisme" pendant les 18 derniers...

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - François Fillon a promis mercredi qu'il n'y aurait "ni relâchement, ni immobilisme" pendant les 18 derniers mois du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Reconduit le 14 novembre après avoir longtemps été donné partant, le Premier ministre a déclaré assumer le bilan des trois premières années du couple exécutif et rejeté toute idée de pause après une laborieuse réforme des retraites.

"Certains voudraient nous voir temporiser, rompre et nous renier", a-t-il dit aux députés dans son discours de politique générale. "Rompre avec le mouvement ? Il ne peut en être question car notre indécision serait une revanche de la peur."

"Contre vents et marées, dans le calme et la tempête, contre les conservatismes et pour vaincre les peurs, l'élan de la réforme est intact", a-t-il ajouté.

François Fillon a réaffirmé que l'heure de la bataille de la croissance avait sonné, après la crise économique de 2008-2009, mais sans avoir de mesures concrètes à annoncer, faute de marges de manoeuvre en raison de l'ampleur des déficits.

Pour mobiliser ses troupes, il a donc dramatisé les enjeux. La crise n'est pas finie. "L'Europe est menacée de stagnation" et la crise du surendettement, illustrée par les difficultés de l'Irlande, n'y est pas encore jugulée, a-t-il averti.

NI DÉPENSES NI IMPÔTS

Chine, Inde et Brésil avancent à marche forcée et "ce sont des continents entiers qui se dressent et nous défient", a-t-il poursuivi. "Dans ce contexte, notre but c'est la maîtrise de notre souveraineté (...) La liberté face à une compétition qui dépossède de leur destin les pays insouciants."

Pas question, donc, de laisser filer les déficits en engageant de nouvelles dépenses publiques pour relancer la croissance, a dit François Fillon, qui propose en revanche de réorienter l'épargne vers l'investissement à long terme.

Pas question non plus d'augmenter les impôts, a-t-il encore promis. Mais il a confirmé l'intention du gouvernement de mettre en place une nouvelle fiscalité du patrimoine pour remplacer le "bouclier fiscal" et l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Cette réforme devra être au service de la compétitivité et de la justice mais se faire à produit constant pour l'Etat, a prévenu le chef du gouvernement.

Dans un signal adressé à la Commission européenne et aux partenaires européens de la France, qui gardent celle-ci sous surveillance, il a également réactivé l'idée de l'inscription dans la Constitution de principes garantissant la maîtrise des finances publiques, un peu à l'image de l'Allemagne.

RIGUEUR BUDGÉTAIRE ET COHÉSION SOCIALE

"Avec le président de la République, nous n'opposons pas l'efficacité économique, la rigueur budgétaire à la cohésion sociale", a insisté le Premier ministre.

Il a ainsi fait de l'emploi une priorité de l'action de son gouvernement d'ici l'élection présidentielle de 2012 et promis le doublement de la formation en alternance pour les jeunes - ils sont actuellement 600.000 concernés.

Il a confirmé le lancement en 2011 d'une consultation nationale sur une cinquième branche de la Sécurité sociale pour financer l'aide aux personnes âgées dépendantes - une dépendance dont il a évalué le coût à 22 milliards d'euros par an dans un premier temps, 30 milliards plus tard.

A l'orée de ce qui promet d'être une campagne électorale de près de 18 mois, François Fillon s'en est vivement pris à ceux qui "sèment des illusions" et à une opposition de gauche qu'il a accusée de défendre des "mirages désastreux".

"Renoncer, douter, serait se parjurer devant l'Histoire", a-t-il lancé à ses propres troupes. "Ce serait laisser le terrain libre à tous ceux qui avancent des idées fausses et des fausses pistes, ces mirages désastreux que sont le partage du travail, la retraite le plus tôt possible, l'endettement sans fin, la diabolisation du capital, le protectionnisme."

A l'issue de son discours, François Fillon a demandé aux députés de lui voter la confiance - une simple formalité compte tenu de la majorité écrasante de l'UMP, le parti présidentiel.

Edité par Yves Clarisse