Guadeloupe: Jean-Luc Mélenchon dénonce "l'utilisation électorale de la répression"

Le candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon le 17 novembre 2021 à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Le candidat LFI à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a demandé ce mardi au gouvernement de "renoncer à l'utilisation électorale de la répression" en Guadeloupe, en proie depuis une semaine à une flambée de contestation violente sur fond de crise sanitaire et sociale.
"Le gouvernement doit renoncer à l'utilisation électorale de la répression en Guadeloupe et dans les territoires et départements d'outre-mer pour incarner, dans l'élection, le parti de l'ordre", a-t-il affirmé lors d'un point-presse à l'Assemblée nationale.
Très critique sur la politique gouvernementale vis-à-vis des Outre-mer, Jean-Luc Mélenchon a estimé que le "fond de l'affaire" était "l'exaspération contre l'état d'abandon".
L'envoi du GIGN et du Raid, une "provocation absolument inutile"
Rappelant les manquements dans la distribution de l'eau, le scandale du chlordécone, un pesticide répandue dans les bananeraies, le chômage endémique chez les jeunes en Guadeloupe, le leader insoumis juge "évident" que la situation sur l'île antillaise aille "au-delà d'un incident".
"A tel point qu'on se demande si d'aucuns n'ont pas eu l'idée d'organiser un bras de fer pour prouver leur autorité", a-t-il encore relevé.
Soucieux de ne "surtout pas résumer la situation aux flammes et aux incendies", Jean-Luc Mélenchon a fait valoir qu'envoyer des unités du GIGN et du Raid, deux forces d'intervention du ministère de l'Intérieur, était une "provocation absolument inutile".
"On ne peut pas vouloir maintenir à la chicotte des gens en rang", a-t-il encore ajouté. "La question de fond qui est posée ce sont les questions sociales et c'est le désamour qui est entrain de s'installer avec la patrie commune", a-t-il mis en avant.
"Mettre des choses tangibles sur la table"
Déplorant l'absence sur place du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu "pas un grand courageux", le candidat à la présidentielle a taclé l'issue de la réunion lundi soir entre le gouvernement et les élus de Guadeloupe.
"On ne peut pas rester sur le régime paternaliste et d'admonestation d'hier soir. La Guadeloupe n'est pas une île peuplée d'enfants", a critiqué Jean-Ludc Mélenchon.
Celui-ci a demandé au gouvernement de "mettre des choses tangibles sur la table" , à commencer par promettre de ne pas licencier ou suspendre "les personnels qui ne sont pas vaccinés".