Valls ne "peut pas gouverner avec ceux qui considèrent que Hollande, c'est pire que Sarkozy"

"A gauche, il faut qu'on se dépasse. Le problème n'est pas d'organiser une primaire qui irait de Mélenchon à Macron. Parfois, il y a des positions irréconciliables à gauche et il faut l'assumer". Lundi soir, Manuel Valls a définitivement coupé les ponts avec une partie de la gauche, lors d'une réunion publique devant environ 200 sympathisants socialistes dans sa circonscription d'élection à Corbeil-Essonnes.
"Moi, je ne peux pas gouverner avec ceux qui considèrent que François Hollande, c'est pire que Nicolas Sarkozy, ou que Manuel Valls, c'est pire que Jean-Marie Le Pen", a encore lancé le Premier ministre.
"Je ne peux pas gouverner avec ceux qui vont à des meetings avec (l'islamologue suisse) Tariq Ramadan, c'est à dire aux antipodes de ce que nous sommes", a-t-il dit, visant sans la nommer Clémentine Autain, l'une des porte-voix du Front de gauche. "Pourquoi me prend-t-il pour cible?, s'est-elle interrogée sur BFMTV. Il a, en tout cas, bien identifié que j'incarne une autre orientation à gauche".
Le "projet raciste" du FN
"Donc ce débat nous devons aussi l'assumer à gauche. Tout ne se confond pas", a ajouté le Premier ministre. Manuel Valls a de nouveau insisté sur le danger d'un Front national au "projet raciste", et d'"une extrême droite qui ne s'exprime plus depuis les régionales" mais qui veut "engranger".
Citant les déchirements à droite en vue des primaires pour la présidentielle, il a aussi déploré la vitesse à laquelle les attentats avaient été mis au second plan. "Comment les responsables politiques peuvent-ils oublier aussi rapidement la gravité des menaces?", a-t-il demandé.
Valls rejette les "totems" de l'immobilisme
Enfin, le Premier ministre a de nouveau dit que l'exécutif réformerait jusqu'au bout du quinquennat, rejetant les "totems" de l'immobilisme - comme il l'avait dès son arrivée à Matignon en 2014 - et défendant une "flexisécurité à la française". "J'entends déjà la petite musique qui est le quinquennat est terminé, qu'il ne se passera plus rien", a-t-il dit. "Il ne faut en aucun cas s'interdire, sur le seul prétexte de conserver tel ou tel totem, de changer, de réformer", a-t-il lancé.