Valls déplore les "faux débats" sur la déchéance de nationalité

Manuel Valls a déploré mercredi les "faux débats" autour de la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour crimes terroristes, en défendant une mesure d'"une grande portée symbolique" qui "ne porte pas atteinte au droit du sol, ni à la binationalité - Mercredi 6 janvier 2016 - AFP
Manuel Valls a déploré mercredi les "faux débats" autour de la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour crimes terroristes, en défendant une mesure d'"une grande portée symbolique" qui "ne porte pas atteinte au droit du sol, ni à la binationalité".
Dans une tribune intitulée "Tous Français !", à paraître dans L'Obs et publiée ce mercredi par l'hebdomadaire sur son site internet, le Premier ministre défend à nouveau cette mesure que l'exécutif veut inscrire dans la Constitution après les tueries du 13 novembre, mais qui divise profondément la gauche.
"Remettre les choses à leur place"
"Pour cette question comme pour d'autres, il peut y avoir des débats. Ils sont légitimes. Mais je n'accepte pas qu'il y ait de faux débats, fondés sur des allégations trompeuses", écrit le chef du gouvernement.
"Il faut remettre les choses à leur place. La déchéance de nationalité ne porte pas atteinte au droit du sol, ni à la binationalité. Elle vise exclusivement des terroristes, condamnés pour crime; des Français qui ont fait le choix de frapper des Français", plaide-t-il, en réponse aux critiques sur des entorses à la politique française en matière de nationalité.
Une mesure apparue en 1848, lors de l'abolition de l'esclavage
Le Premier ministre répond aussi à ceux qui soulignent que le régime de Vichy a pratiqué en masse la déchéance de nationalité à l'encontre de Français de confession juive ou de résistants, général de Gaulle compris. La mesure est "bien loin des idées du régime du Vichy ou de l'extrême droite", selon Manuel Valls, qui souligne que le premier recours à cette procédure, instauré en 1848 lors de l'abolition de l'esclavage, visait les esclavagistes.
Elle "rappelle qu'être français, binational ou pas, naturalisé ou de naissance, par le sang ou par le sol, c'est partager les mêmes valeurs, une même espérance, se retrouver dans l'épreuve et dans les souffrances. Comment, dès lors, ceux qui combattent nos valeurs en s'enrôlant dans une armée terroriste et provoquent les plus grandes souffrances pourraient-ils le rester ?", plaide le Premier ministre.