Valls: "Ce serait un drame que le FN gagne une, deux ou trois régions"
Il est bien décidé à faire barrage au FN. Manuel Valls a déclaré dimanche que "ce serait un drame que le Front national gagne une, deux ou trois régions", et répété qu'il faudrait "tout faire" pour l'empêcher, exhortant la gauche à l'unité et demandant à la droite de "prendre ses responsabilités".
"Oui, ce serait un drame que le Front national gagne une, deux ou trois régions", a déclaré le Premier ministre au "Grand rendez-vous Europe 1-Le Monde-ITELE", en évoquant une "extrême droite antisémite et raciste".
"Le combat politique aura lieu"
"Dans la plupart des régions, le combat politique aura lieu entre la droite républicaine et la gauche qui devra bien sûr se rassembler au second tour". "J'appelle d'abord, et je m'engagerai dans cette campagne pour que les listes du Parti socialiste et ensuite les listes de gauche soient le plus haut possible et l'emportent", a dit Manuel Valls.
Si le PS est annoncé troisième dans plusieurs régions, "le total des voix de gauche et donc le rassemblement de la gauche au second tour sera souvent devant le total de la droite, et l'extrême droite", a-t-il encore déclaré.
Dans les régions où le Front national est susceptible de l'emporter, "il faudra analyser ces résultats (du premier tour) et ensuite tout faire, je le répète, tout faire" pour empêcher la victoire du FN, a réaffirmé le chef du gouvernement.
Y compris se désister? "Tout faire. Je n'en dis pas plus à ce stade car je souhaite que mes amis, que les candidats mènent cette campagne, qu'ils fassent le score le plus important", a poursuivi le Premier ministre selon qui "la question ne se posera pas uniquement à la gauche et au Parti socialiste. Elle peut se poser aussi à la droite", notamment dans la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie.
La droite face à "ses responsabilités"
Manuel Valls "regrette" et "condamne le fait qu'une partie de la droite républicaine courre derrière le Front national sur un certain nombre de thèmes". Mais "je ne confondrai pas la droite républicaine avec le Front national". "Nous, nous prendrons nos responsabilités parce que, dans ces moments-là, nous devrons être désintéressés. Le plus important, ce sera d'empêcher que l'extrême droite antisémite et raciste ne prenne une région".
"Ce que je demande à la droite républicaine, c'est de prendre ses responsabilités. Le ni-ni, le renvoi dos-à-dos" de la gauche et du FN est "irresponsable".
Trois régions en question
Pourquoi le Premier ministre a-t-il évoqué jusqu'à trois régions? Ces déclarations coïncident avec la publication d'un sondage Odoxa pour BFMTV et Le Parisien selon lequel la liste Front national conduite par Florian Philippot est en tête des intentions de vote pour le premier tour des régionales en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Le FN étant déjà bien placé en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et en Provence-Alpes-Côte-d'Azur.