"Une opération marketing": la France juge que la Russie a fait "patienter Trump" avec sa trêve de Pâques en Ukraine

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 17 février 2025. - Ludovic MARIN / AFP
La trêve de Pâques, décrétée par Moscou mais qui n'a pas donné lieu à une cessation des hostilités en Ukraine, "était une opération marketing" afin d'"éviter que le président Trump ne s'impatiente", a estimé ce mardi 22 avril le ministre français des Affaires étrangères.
"La trêve de Pâques, qu'il (Vladimir Poutine) a décrétée de manière un peu inattendue, était une opération marketing, une opération séduction visant à éviter que le président Trump ne s'impatiente et ne s'énerve", a déclaré Jean-Noël Barrot sur France Info.
"Ce que l'on constate néanmoins, c'est que malgré les très nombreuses, les centaines milliers de violations qui ont été constatées par les Ukrainiens, c'est une baisse d'intensité sur les (frappes de) drones et les missiles de longue portée", a-t-il ajouté.
Une réunion prévue cette semaine à Londres
La Russie a repris lundi ses frappes aériennes sur l'Ukraine après l'expiration de cette fragile trêve pascale de 30 heures décrétée par Moscou.
Donald Trump avait menacé vendredi de se retirer des négociations pour un cessez-le-feu, engagées par Washington depuis plusieurs semaines mais sans résultat jusqu'à présent, avant de déclarer dimanche espérer un accord "dans la semaine" entre la Russie et l'Ukraine, dans un bref message diffusé dimanche sur son réseau Truth Social.
Une réunion est prévue cette semaine à Londres, entre réprésentants américains, ukrainiens, britanniques, français, après des discussions inédites à Paris jeudi dernier en présence notamment des secrétaire d'État américain Marco Rubio, de l'émissaire spécial de Donald Trump Steve Witkoff, du bras droit du président ukrainien Volodymyr Zelensky Yermak Andriï Iermak, du président français Emmanuel Macron et de Jean-Noël Barrot et son homologue britannique David Lammy.
"Cela fait plus d'un mois que les Ukrainiens, sur le fondement d'une proposition franco-britannique, ont proposé de manière unilatérale un cessez-le-feu en mer, dans les airs et sur les infrastructures énergétiques, proposition qui a été accueillie par les Américains qui ont demandé aux Ukrainiens d'aller plus loin avec un cessez-le-feu général de 30 jours", a poursuivi le ministre.
"C'est maintenant à Vladimir Poutine d'accepter le même principe", a déclaré Jean-Noël Barrot.