Sarkozy sur écoute: Ayrault contre une enquête parlementaire

Jean-Marc Ayrault le 10 mars 2014 à Paris. Le Premier ministre rejette l'idée d'une enquête parlementaire sur les écoutes dont Nicolas Sarkozy et son avocat ont été l'objet. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Il n'y aura pas d'enquête parlementaire sur les écoutes de Nicolas Sarkozy. Jean-Marc Ayrault a rejeté mardi l'idée de l'UMP à ce sujet.
"Demander au Parlement de s'occuper des affaires de justice, mais dans quelle République sommes-nous? Demander une commission d'enquête sur une affaire judiciaire en cours, dans quelle République sommes-nous?", s'est ainsi interrogé le Premier ministre, en sortant d'une réunion du groupe PS à l'Assemblée nationale, la seule programmée pendant la pause des travaux parlementaires liée aux élections municipales.
"A l'UMP, on veut toujours que les politiques se mêlent des affaires judiciaires, ce n'est pas notre conception", a-t-il martelé.
"Nous n'avons pas la même conception de la République"
L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, avait réclamé dans la matinée une commission d'enquête parlementaire sur ces écoutes, tandis que le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, réservé sur une telle commission d'enquête, avait demandé au Premier ministre de réunir "en urgence" le Parlement.
"Quand je pense que mon prédécesseur François Fillon, qui a été Premier ministre, demande une commission d'enquête sur une affaire judiciaire en cours, mais je me demande où il habite! Nous n'avons pas la même conception de la République et de l'indépendance des pouvoirs", a insisté Jean-Marc Ayrault.
"Le président de la République, la garde des Sceaux, le ministre de l'Intérieur, le Premier ministre ne sont pas informés des écoutes judiciaires", a assuré le chef du gouvernement. "Elles sont décidées par des juges d'instruction, des juges du siège, qui travaillent en toute indépendance, et donc tout ça, c'est un rideau de fumée, c'est une invention pure et simple, c'est de la pure calomnie de la part de l'UMP", a accusé Jean-Marc Ayrault.