Retailleau favorable à l'interdiction du port du voile pour les accompagnatrices lors des sorties scolaires

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, le 11 octobre 2024, lors de sa visite au centre de rétention administrative au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) - JULIEN DE ROSA / AFP
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a réaffirmé ce mardi 7 janvier sur RTL son souhait d'interdire le port du voile pour les accompagnatrices scolaires. "Je pense que les accompagnatrices scolaires, c'est l'école hors les murs", avance l'ex-sénateur LR.
"Or, la loi de 2004 (encadrant le principe de laïcité dans les établissements scolaires, NDLR), concerne l'école dans les murs, mais l'extension hors les murs ce sont justement les sorties scolaires", précise-t-il évoquant "un principe fondamental".
Avant d'ajouter: "Je pense qu'il faut lutter pied à pied, notamment sur tout ce qui constitue notre identité culturelle républicaine, la laïcité, il faut être absolument intransigeant".
"Je vois bien qu'il y a une difficulté"
Cette revendication est loin d'être nouvelle pour Bruno Retailleau. Il avait déjà fait voté en 2021 un amendement au projet de loi contre le "séparatisme" visant à interdire le port ostensible de signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires. Si les sénateurs avaient adopté cet amendement à 177 voix contre 141, les députés l'avait rejeté.
"Je vois bien qu'il y a une difficulté sur ce genre de chose puisque j'avais fait voter au Sénat, ça n'a jamais été repris à l'Assemblée nationale", se remémore-t-il soulignant que son souhait serait toujours difficilement exauçable aujourd'hui étant donné qu'il n'y a "pas de majorité à l'Assemblée nationale".
La mesure est d'autant moins probable que le Conseil d'État a déjà estimé dans un avis de 2013 que les accompagnants des sorties scolaires ne sont pas considérés comme des fonctionnaires qui, sont, eux, soumis à l'obligation de neutralité religieuse.
La circulaire du 18 mai 2004 relative à l'application de la loi sur le port de signes religieux précise que la loi de 2004 sur la laïcité dans les écoles ne concerne d'ailleurs pas les parents d’élèves.
Seule limite applicable dans le cadre d'une sortie scolaire: la dissimulation du visage, interdit dans tout l'espace public depuis 2010.