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Gouvernement

Menace terroriste: la sécurité comme priorité de la rentrée scolaire 

Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education nationale, à l'Assemblée, le 15 juin 2016.

Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education nationale, à l'Assemblée, le 15 juin 2016. - PATRICK KOVARIK - AFP

Dans un contexte de risque terroriste élevé, les ministres Najat Vallaud-Belkacem, Bernard Cazeneuve et Stéphane Le Foll détailleront, lors d'une conférence de presse commune ce mercredi, les mesures prises pour assurer la sécurité dans les écoles.

Pas moins de trois ministres pour faire le point, à quelques jours de la rentrée. Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale) Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Stéphane Le Foll (Agriculture, ministère dont dépendent les lycées agricoles) détailleront ce mercredi les mesures prises pour assurer la sécurité des écoles, dans une France traumatisée par une série d'attentats jihadistes depuis un an et demi.

Ils listeront, au cours d'une conférence de presse commune au ministère de l'Education nationale, des mesures de sécurité renforcées dont beaucoup ont déjà été annoncées.

Pendant l'été, une circulaire datée du 29 juillet adressée aux préfets et aux recteurs énumérait plusieurs dispositions, qui s'ajoutaient à de précédents textes publiés après les attentats du 13 novembre. Dans cette circulaire, les ministres de l'Education et de l'Intérieur qualifient de "priorité absolue" la sécurité des écoles et des établissements scolaires.

"Les récents attentats et le contexte de menace terroriste imposent une vigilance renforcée et nécessitent d'assurer sur l'ensemble du territoire la mise en oeuvre effective des mesures particulières de sécurité", ajoutent-ils.

Les enseignants parmi les cibles de Daesh 

Les enseignants font partie des nombreuses cibles citées par le groupe jihadiste Daesh (l'acronyme en arabe de l'Etat islamique, ndlr). Dans un numéro de novembre 2015, Dar-al-Islam, la revue francophone de propagande de Daesh, appelait à "combattre" et "tuer" les fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité" et sont "en guerre ouverte contre la famille musulmane".

Une école a déjà été la cible d'un attentat en France: en mars 2012, Mohamed Merah avait abattu, au nom du jihad, un enseignant et trois enfants d'une école juive à Toulouse, devant l'établissement puis dans la cour.

"Tout le monde sait qu'un établissement est une cible possible, n'importe où", tout comme "un train ou un centre commercial", relève Philippe Tournier, secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement, le SNPDEN. "C'est un risque qui existe mais je pense que les établissements sont mieux préparés qu'ils ne l'ont jamais été, c'est une réalité".

A l'approche de la rentrée le 1er septembre, il déplore cependant qu'on demande aux personnels de "digérer nombre de choses qui sont hors de leur portée". Les établissements n'ont pas de crédit supplémentaire pour embaucher, ou faire des travaux, ajoute-t-il.

Organisation d'exercices de sécurité

Parmi les principales mesures de sécurité annoncées cet été figure l'organisation obligatoire de trois exercices de sécurité au sein des établissements (contre deux jusqu'à présent), dont un simulant un attentat avec intrusion.

Les autorités académiques doivent veiller à la mise à jour des répertoires téléphoniques des chefs d'établissement et des inspecteurs afin que toute alerte puisse être rapidement transmise. Sera testé la veille de la rentrée l'envoi d'une alerte par SMS.

"Une attention particulière sera portée aux abords" des écoles pour "renforcer la surveillance sur la voie publique" et "éviter tout attroupement préjudiciable à la sécurité des élèves", ajoutait le texte, répétant ainsi les consignes données fin 2015.

Il s'agit également d'"améliorer les capacités de résilience de la communauté scolaire, c'est-à-dire la capacité à ne pas se laisser surprendre et à avoir les bonnes réactions". Les ministres veulent ainsi augmenter le nombre de personnels d'encadrement (chefs d'établissement, inspecteurs, etc.) formés à la gestion de crise.

Sensibilisation des élèves aux gestes qui sauvent

Côté élèves, le texte évoque "une sensibilisation aux gestes qui sauvent" des collégiens en classe de troisième, et la formation au brevet de secouriste "de tous les élèves délégués". La formation des élèves aux premiers secours existe déjà en collège et lycée, encadrée par un décret de 2006.

Il est aussi demandé aux directeurs d'école de tenir "des réunions de rentrée avec les parents d'élèves pour leur exposer les mesures de sécurité prises", et, dans les collèges et lycées, d'informer élèves et parents "dès la rentrée". Enfin, dernier volet précisé par la circulaire de juillet: "le suivi des élèves et personnels dans un processus de radicalisation".

Les préfets informeront les inspecteurs des résultats et suites des évaluations réalisées après des signalements, afin d'examiner les conditions de scolarisation des élèves signalés, ou de prendre "les mesures appropriées" avec le ministère de l'Education s'il s'agit de membres du personnel.

V.R. avec AFP