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Gouvernement

Lombard prend ses distances avec Retailleau et estime que la France a "besoin d'une immigration de travail"

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Invité de LCI dimanche, Éric Lombard a indiqué qu'il ne partageait pas la vision de l'immigration du ministre de l'Intérieur lequel a déclaré que "l'immigration n'est pas une chance pour la France". Selon lui, il faut "remplir les jobs dans les entreprises, les usines, à l'hôpital".

Une "nouvelle polyphonie" au gouvernement de François Bayrou? Le ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard, a assuré ce dimanche 26 janvier sur LCI que la France a "besoin d'une immigration de travail, les entrepreneurs le souhaitent, et, d'ailleurs elle se fait", ajoutant que la France doit "bien sûr" rester un pays d'immigration sur le plan économique.

Des déclarations qui s'opposent à celles de son collègue au gouvernement, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui souhaite resserrer les critères de régularisation et qui estimait fin octobre que "l'immigration n'est pas une chance pour la France".

"On peut avoir à l'intérieur d'un gouvernement des appréciations différentes (...) Ce n'est pas ma vision de l'immigration", répond Éric Lombard.

"On a besoin de l'immigration pour remplir les jobs dans les entreprises, les usines, à l'hôpital", a soutenu le ministre.

"Favorable à l'idée de trouvée les voies et moyens de travailler plus"

Eric Lombard a estimé par ailleurs qu'il fallait s'attaquer "maintenant" à la réduction des dépenses de santé, et "d'abord, la dépense de médicaments". Il a noté "qu'on est le premier consommateur en France d'antidépresseurs".

"Être remboursé à 100%, quand on a des revenus supérieurs à la moyenne, est-ce vraiment indispensable?", s'est-il demandé. Il a noté que l'idée de travailler une journée de plus par an gratuitement pour financer les dépenses sociales "a reçu un accueil assez frais" auprès de nombreux partis politiques. Mais il reste "favorable à l'idée de trouver les voies et moyens de travailler plus".

Sur les retraites, il juge que "la capitalisation est une très bonne solution qui existe d'ailleurs pour la fonction publique", mais ne sera sans doute pas "un élément central de la discussion" actuelle entre partenaires sociaux qui tentent d'améliorer la réforme de 2023, à coût constant, car "elle prend beaucoup de temps à produire des effets".

Il pense qu'on "ne pourra pas ramener tout le monde à 62 ans", au lieu de 64, mais qu'il est "légitime" que des personnes "qui font un métier pénible et ont une carrière longue parce qu'ils ont commencé tôt partent plus tôt".

"Si on permet pour des raisons de solidarité nationale à tel ou tel salarié de s'arrêter plus tôt, il faut trouver ceux qui sont d'accord pour travailler plus longtemps", a-t-il glissé.

TT avec AFP