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Finances publiques

Retraites: la ministre déléguée aux Comptes publics "pense qu'il y aura un accord"

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Invitée de la matinale de Franceinfo, Amélie de Montchalin s'est montré confiante dans la capacité des partenaires sociaux à parvenir un raccord lors du conclave consacrée à la réforme des retraites de 2023.

Face aux échéances budgétaires qui attendent le gouvernement, Amélie de Montchalin se veut optimiste. Et il en va de même pour la révision de la réforme des retraites alors que s'est tenue il y a une semaine une première réunion entre partenaires sociaux autour de François Bayrou et certains de ses ministres. "Sur les retraites, nous faisons confiance aux partenaires sociaux pour que dans un cadre budgétaire qui ne dégrade pas encore plus le déficit, tous les paramètres soient discutés", a rappelé la ministre déléguée aux Comptes publics sur le plateau de Franceinfo, concédant une "incompréhension sur une réforme pourtant vitale".

"On a réussi à mettre dans la même pièce des gens qui ne sont pas d'accord sur tout mais qui sont d'accord pour trouver un accord [...] Je pense qu'il y aura un accord sur les retraites."

Amélie de Montchalin a également évoqué les trois issues de ce "conclave" annoncé par le Premier ministre lors de son discours de politique générale mardi dernier : soit un accord global qui est transposé dans la loi soit des accords partiels "avec des plus sur la pénibilité, les carrières longues ou les femmes". En revanche, "s'il n'y a pas d'accord, on ne va pas sauter dans l'inconnu et ce qui existe continue de s'appliquer", prévient la ministre.

"Des priorités" plutôt que "des lignes rouges" sur le budget

Dans le même esprit, la ministre chargée des Comptes publics veut croire que le gouvernement de François Bayrou ne sera pas censuré et que les parlementaires parviendront à doter la France d'un budget. Elle évoque notamment la commission mixte paritaire à venir qui doit permettre aux 14 parlementaires réunis de trouver un compromis. "Nous donnons toutes ses chances au compromis, affirme Amélie de Montchalin qui commence aujourd'hui à rencontrer les parlementaires avec Eric Lombard. On est tous d'accord pour que nous sortions de la logique de lignes rouges. Ils rentrent dans la pièce en disant qu'ils ont des priorités."

"C'est un budget absolument nécessaire car la censure a un coût de 12 milliards d'euros pour les Français et les finances publiques. Notre réveillon nous a en quelque sorte coûté 6 milliards d'euros [avec la reconduction du budget 2024] et depuis la censure, c'est 100 millions d'euros par jour."

"Le coût du compromis qui rentre dans le cadre des 5,4% de déficit est infiniment inférieur au coût de la censure", ajoute-t-elle. Elle indique ainsi qu'une nouvelle censure intégrerait 600.000 nouveaux Français dans le barème de l'impôt sur le revenu tandis que 18 millions en paieraient davantage alors que l'une des "convictions" du gouvernement est de "ne pas augmenter les impôts des classes moyennes" mais plutôt de "faire des économies".

Timothée Talbi