Retraites: la ministre chargée du Travail estime qu'"on peut avoir un accord global comme des accords ponctuels"

L'ESSENTIEL
- François Bayrou a invité syndicats et patronat ce vendredi pour lancer la concertation sur la réforme des retraites. La réunion a pourtant failli ne pas se tenir le jour prévu. Plusieurs syndicats, deux ministres et Matignon avaient évoqué mercredi matin des problèmes de calendrier et son annulation. Lire l'article
- Jeudi, François Bayrou a échappé à la censure que le PS a refusé de voter. Mais le patron du parti Olivier Faure a déjà menacé de déposer une motion de censure "si le débat est verrouillé" sur les retraites. Lire l'article
- De son côté, la Cour des comptes a été missionnée par le gouvernement pour à établir un diagnostic sur l'état financier du système des retraites. Elle devrait rendre ses conclusions dans quelques semaines. Lire l'article
Ce direct est terminé
Merci d'avoir suivi ce live consacré à la première réunion des partenaires sociaux et du gouvernement au ministère du Travail dans le cadre de la remise en chantier de la réforme des retraites de 2023.
La ministre chargée du Travail estime qu'"on peut avoir un accord global comme des accords ponctuels"
Invitée sur le plateau de BFMTV, Astrid Panosyan-Bouvet s'est projetée sur l'issue possible du conclave consacré aux retraites quelques heures après une première réunion avec les partenaires sociaux. "On peut avoir un accord global comme on peut avoir des accords ponctuels comme la question des métiers pénibles que ce soit les ouvriers de manutention, les aides à domicile, les égoûtiers, a affirmé la ministre chargée du Travail et de l'Emploi. On peut aussi trouver des aménagements précis sur les retraites des femmes ou les poly-pensionnés.
"S'il n'y a pas d'accord, on reste sur la réforme 2023", a-t-elle cependant rappelé.
L'ancien directeur de l'Agirc-Arrco Jean-Jacques Marette proposé par Matignon pour animer le conclave
D'après des informations de LCI confirmées à BFM Business, François Bayrou a officiellement fait part de son choix pour la personnalité qui doit animer le conclave sur les retraites. Il s'agit de Jean-Jacques Marette, ancien directeur de l'Agirc-Arrco qui est le régime des retraites complémentaires.
Frédéric Souillot (FO) affirme que la Cour des comptes distinguera secteurs privé et public dans son rapport
A la sortie de son rendez-vous avec le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, Frédéric Souillot a indiqué que le rapport des Sages de la rue Cambon scinderait les systèmes de retraite des secteurs public et privé.
Le secrétaire général de Force ouvrière a également demandé à son interlocuteur "de regarder le taux d'emploi", notamment celui des seniors.
"Un certain nombre d'études disent que si on l'augmente de 10 points, c'est 30 milliards dans les caisses en 2030", explique-t-il.
Le Medef évoque des "marges de discussion qui seront fonction du contenu du budget en préparation"
A l'issue de la réunion des partenaires sociaux, Patrick Martin a également réagi en rappelant sa ligne rouge : "une éventuelle révision de la réforme des retraites ne saurait porter atteinte à son rendement ni conduire à un alourdissement du coût du travail".
"Nos marges de discussion seront par ailleurs fonction du contenu des PLF et PLFSS en préparation, sur lesquels les entreprises attendent des avancées positives", a-t-il ajouté.
Déplorant "des clarifications sur la méthode qui ne correspondent pas encore exactement" à ses attentes, le président du Medef a également souligné que l'engagement de son organisation concernerait "le seul périmètre des régimes de retraites du secteur privé" alors que François Bayrou ne souhaite pas opérer de distinction entre le privé et le public.
"On a posé le cadre" mais "il faut un bougé sur l'âge légal", affirme Marylise Léon (CFDT)
La N.1 de la CFDT Marylise Léon a réaffirmé qu'il fallait "un bougé sur l'âge légal" de départ à la retraite à l'issue de la réunion vendredi entre gouvernement et partenaires sociaux pour lancer une difficile remise en chantier de la réforme de 2023, qui a permis selon elle de "poser le cadre".
"On a toujours été extrêmement clair. 64 ans, c'est non. Donc il y a là un sujet. Il faut un bougé sur l'âge légal", a-t-elle déclaré, mettant également en avant la question de la pénibilité du travail et de l'égalité hommes/femmes.
"On a posé le cadre, beaucoup d'éléments de méthode et de sujet qui peuvent être invoqué par les uns et les autres. Moi, je suis optimiste", a ajouté la secrétaire générale du premier syndicat français.
Sophie Binet estime que "la retraites des fonctionnaires doit être payée par l'Etat"
A la sortie de la réunion des partenaires sociaux autour du Premier ministre, la secrétaire générale de la CGT a dressé un premier bilan. "Le tour de table a été l'occasion de constater l'ampleur des désaccords, a-t-elle indiqué. Le patronat lui-même a contesté les chiffres du Premier ministre car la retraite des fonctionnaires doit être payée par l'Etat."
Selon la représentante syndicale, le déficit du régime de retraites des agents publics est avant tout lié à une baisse de la rémunération des fonctionnaires actifs qui se traduit par de moindres cotisations :
"Depuis 2010, les fonctionnaires ont perdu 18% de pouvoir d'achat. La CGT revendique une augmentation du salaire des fonctionnaires."
François Bayrou considère qu'"on ne peut pas séparer" privé et public
Alors que des oppositions apparaissent sur le chiffrage exact du déficit du régime de retraites, le chef du gouvernement a rappelé que "la question de la retraite touche à la fois le privé et la fonction publique."
"Il arrive que des salariés soient une partie de leur vie dans le public et une autre dans le privé et donc on ne peut pas séparer. La question du système de retraites est générale et concerne l'ensemble de la société."
Bayrou estime que la réforme à points "s'imposera un jour"
Parmi les défenseurs de la réforme à points, le Premier ministre considère qu'il s'agit de "la solution qui un jour s'imposera".
"Je la défends depuis longtemps mais peut-être les organisations vont-elles se convaincre que cette solution beaucoup plus souple s'imposera."
François Bayrou fixe aux organisations l'objectif d'un accord "fin mai"
A la sortie de sa première réunion avec l'ensemble des organisations syndicales et patronales, le Premier ministre a indiqué fixer l'objectif d'un accord sur les retraites d'ici la "fin mai". "Si les organisations décident qu'il leur faut quelques jours de plus, elles choisiront, a-t-il ajouté. Je fais confiance à la responsabilité du dialogue social qui est une autre forme pour préparer l'avenir que l'affrontement."
La Cour des comptes rendra ses conclusions le 19 février
Missionnée par le gouvernement pour établir un diagnostic sur la situation financière du système de retraites, la Cour des comptes remettra son rapport le 19 février, a annoncé François Bayrou aux partenaires sociaux réunis au ministère du Travail.
Pierre Moscovici recevra les syndicats cet après-midi
Le "conclave" prend forme. Après la réunion au ministère du Travail entre le gouvernement et les syndicats, c'est le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, qui les entendra cet après-midi.
D'après les informations de BFMTV, l'institution recevra Frédéric Souillot (FO) à 15h30, et Sophie Binet (CGT) à 16h30.
Les représentants des partenaires sociaux sont reçus par le gouvernement, la réunion démarre
La réunion a démarré au ministère du Travail. Les membres du gouvernement ont démarré leur réunion avec les syndicats et le patronat.

Sophie Binet entend "porter la revendication des salariés d'abroger" la réforme des retraites
Arrivée au ministère du Travail où elle participera à la réunion avec François Bayrou, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a dit être présente "pour porter la revendication des salariés, des Françaises et des Français, d'abroger" la réforme des retraites portant l'âge légal à 64 ans.
"La tenue de cette réunion montre que deux ans après (…) ça n’est pas possible de garder cette réforme en l’état. Cette réforme ne passe toujours pas, il faut l’abroger", a-t-elle ajouté.
Elle a par ailleurs affirmé que les discussions devaient "être sous le regard des salariés". "La CGT organisera toute la transparence pour que les salariés puissent se faire leur idée et peser pour que nous gagnions l’abrogation de la réforme des retraites".
Frédéric Souillot (FO) ne veut pas d'un régime universel
Les syndicats fixent leurs lignes rouges. Invité de BFMTV, le secrétaire général de Force Ouvrière, Frédéric Souillot, a par exemple affirmé que concernant les retraites, il ne négocierait pas autour d'une convergence de tous les régimes vers un seul et unique régime.
"Si le Premier ministre pense qu'il va nous emmener sur le terrain d'un régime universel, il s'est trompé. Je sortirais de la discussion", a affirmé le représentant syndical.
Il a en outre évoqué la nécessaire indépendance des forces syndicales par rapport à la Cour des comptes et à Matignon. "On ne sera pas co-pilotés par Matignon", a-t-il rappelé. Emmanuel Macron a été régulièrement tancé pour sa tendance à restreindre le dialogue syndical ces dernières années, mais François Bayrou, et Eric Lombard, ont affirmé leur volonté de leur rendre la main pour trancher quant à la réforme des retraites.
Les partenaires sociaux arrivent au ministère du Travail
CFDT, Unsa, Medef... Les représentants des partenaires sociaux arrivent au ministère du Travail où aura lieu la concertation avec le Premier ministre, François Bayrou, à partir de 11 heures.
Pour Laurent Escure (Unsa), "chaque jour, chaque mois, chaque année qu'on pourra arracher sera bon à prendre"
"Chaque jour chaque mois chaque année qu’on pourra arracher sur l’âge légal ce sera bon à prendre", a déclaré le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, en arrivant au ministère du Travail où se tiendra la réunion avec François Bayrou.
"On a un rôle à jouer pour à la fois assurer de nouveaux droits pour les salariés ou en tout cas des rectificatifs positifs pour eux et l’équilibre financier, ça compte aussi", a-t-il ajouté, assurant que "des solutions il y en a plein qui ne soient pas aussi punitive que l’âge qui est la mesure la plus injuste, qui prive d’une liberté".
"Conclave" sur les retraites: Éric Lombard affirme que le délai de 3 mois "correspond au délai demandé par les partenaires sociaux"
Invité sur RMC et BFMTV, Éric Lombard a affirmé que le délai de trois mois pendant lesquels les partenaires sociaux négocieront sur les retraites "correspond au délai demandé par les partenaires sociaux eux-mêmes".
"Parce qu’ils se sont vus beaucoup, en réalité ils se voient tout le temps. Donc si la mayonnaise prend ça nous permettra probablement une belle avancée sociale et politique", a indiqué le ministre de l'Économie.
L'issue de cette remise en chantier de la réforme des retraites est désormais de "la responsabilité des partenaires sociaux et leur choix, évidement en respectant l’équilibre financier mais ils le savent très bien, sera le choix qui de mon point de vue s’imposera à tous", a poursuivi Éric Lombard, appelant "les responsables politiques à se retirer" du débat pour "laisser le champ libre" aux organisations syndicales et patronales.
"Pourquoi pas": Michel Picon (U2P) pas contre un retour à 62 ans, à condition de le financer
Sur BFMTV, Michel Picon, président de l'U2P qui représente les entreprises de proximité, s'est montré ouvert à un retour à un âge légal de départ à 62 ans, à condition de trouver des solutions de financement:
"Revenir à 62 ans, pourquoi pas. Mais comment on le finance?", a-t-il demandé.
Pour lui, c'est aux organisations syndicales de proposer des solutions de financement. "Je suis prêt à écouter", a-t-il indiqué. Il a néanmoins fixé deux "lignes rouges". D'abord, "il faut que le système soit équilibré le plus rapidement possible" pour "ne pas laisser une dette aux générations futures". Ensuite, il exclut d'emblée une hausse "du coût du travail" car les entreprises ne peuvent plus "supporter une augmentation des cotisations sociales".
Cyril Chabanier (CFTC) pense que les partenaires sociaux "peuvent réussir" à trouver un accord
"J'y crois. Je ne vais pas dire que je suis très optimiste mais, en tout cas, j'y vais de manière volontariste". Invité sur BFMTV, le président de la CFTC, Cyril Chabanier, a jugé qu'un accord sur les retraites entre les partenaires sociaux était possible. "Je reste optimiste, je pense qu'on peut réussir", a-t-il dit.
Mais "ce qui est un peu compliqué c’est que nous ne partons pas à armes égales avec le patronat dans cette négociation", a-t-il déploré alors que les organisation syndicales veulent revenir sur l'âge de départ de 64 ans alors que le patronat qui "est prêt à faire des avancées sur des thématiques telles que la pénibilité, l’égalité salariale, n’est pas forcément demandeur de revenir en arrirèe sur le critère d’âge".
"Donc, autant on pourra avancer sur des sujets, autant sur la question du financement ça va être épineux", a reconnu Cyril Chabanier. Mais "Il y a un terrain d’entente possible, à condition d'aller chercher de l’argent en dehors du système".
"On a enfin la parole": Marylise juge que la réunion avec François Bayrou "est un rendez-vous important"
La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a estimé sur TF1 que la réunion avec François Bayrou était "un rendez-vous important".
"C’est une réunion importante parce qu’on ouvre la réponse à la mobilisation historique qu’il y a eu en 2023 contre une réforme finalement passée par 49 3. On a enfin la parole, les organisations syndicales vont enfin pouvoir s’exprimer", s'est-elle félicitée.
La concertation sur les retraites doit permettre de "construire un équilibre dans le financement, on est tout à fait clair là-dessus", a-t-elle poursuivi.
Pour Marylise Léon (CFDT), la hausse des cotisations est "une voie qui doit être explorée"
Quelques heures avant d'être reçue par François Bayrou, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a dit avoir "besoin de clarté et la confirmation des engagements qu'a pris le Premier ministre lors de son discours de politique générale à savoir que tous les sujets seront bien sur la table".
La dirigeante syndicale espère "qu'on puisse revenir sur l'âge légal de départ en retraite", jugeant l'âge de 64 ans "profondément injuste pour un certain nombre de travailleurs et travailleuses". Sur la question du financement, elle a également estimé que la piste d'une hausse des cotisations "est une voie qui doit être explorée".
Enfin, Marylise Léon entend aborder la question de la pénibilité ainsi que celle de l'emploi des seniors. "On parle trop peu du défaut d'emploi des seniors. On est à un taux d'emploi assez calamiteux. (...) Le fait qu'il y ait si peu de seniors en emploi, c'est une déficit de recettes", a-t-elle rappelé.
En quoi consiste le "conclave" annoncé par François Bayrou?
Dans les prochains jours les partenaires sociaux devront, comme l'a demandé François Bayrou, se réunir en "conclave" pendant trois mois afin de remettre en chantier la réforme des retraites de 2023.
Concrètement, il s'agira de réunir l'ensemble des partenaires sociaux, aussi bien les organisations syndicales que patronales, en un même lieu afin de mettre sur la table toutes les pistes identifiées pour que "la réforme soit socialement plus juste et cependant équilibrée.
Bayrou lance la concertation sur les retraites, ses modalités déjà disputées
Bonjour et bienvenue dans ce live consacré à la concertation sur les retraites qui s'ouvre ce vendredi alors que François Bayrou reçoit les partenaires sociaux.
L'invitation lancée aux organisations syndicales et patronales est sobre: un courriel, envoyé mercredi soir, pour les convier à une "concertation des partenaires sociaux" à 11 heures au ministère du Travail, en présence du Premier ministre.
Les modalités de ce rendez-vous faisaient encore débat jeudi. "Ca évolue au fil des heures et c'est assez déstabilisant", a affirmé jeudi matin sur France Inter le président du Medef (patronat) Patrick Martin. "Tout ça n'est pas très bien organisé", persiflait auprès de l'AFP une source syndicale.