"Les engagements seront tenus": Maud Bregeon assure qu'il n'y a "ni entourloupe ni plan caché" de l'exécutif autour du Budget

Maud Bregeon à l'Assemblée nationale le 26 novembre 2024 - Bertrand GUAY / AFP
Après la censure évitée par Sébastien Lecornu cette semaine, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré samedi 18 octobre qu'"il n’y a ni entourloupe ni plan caché" derrière le choix de recourir à un amendement au budget de la Sécurité sociale pour suspendre la réforme des retraites.
Cette suspension, réclamée par le PS qui n'a dans l'ensemble pas voté les motions de censure examinées jeudi, est un enjeu majeur pour permettre au gouverment de se maintenir.
Mais dans l'opposition, le véhicule législatif annoncé par Sébastien Lecornu -qui implique une approbation de l'ensemble du projet de loi de financement de la sécurité sociale en 50 jours- fait craindre que l'exécutif ne tente de forcer la main pour faire adopter son budget.
"Ça, c’est la rhétorique de La France insoumise et du Rassemblement national. Et c’est faux! Il n’y a ni entourloupe ni plan caché. Les engagements pris seront tenus. Le projet de budget déposé au Parlement est un point de départ que chaque parlementaire pourra amender", répond Maud Bregeon dans les colonnes du Parisien.
"Le Premier ministre Sébastien Lecornu a pris trois engagements et s’y tiendra: ne pas avoir recours au 49.3, travailler à plus de justice fiscale et proposer au Parlement la suspension de la réforme des retraites. Il a fait une part du chemin, chacun devra ensuite faire la sienne", estime-t-elle.
"La nécessité de stabilité est devenue supérieure au coût du compromis"
"Bien sûr que cela me coûte, confie Maud Bregeon à propos de cette suspension de la réforme des retraites. Un compromis, par définition, ça coûte à tout le monde. On ne le fait pas par plaisir, mais par nécessité. Chacun connaît mes convictions sur la réforme des retraites, je la pense nécessaire".
Selon elle, "la nécessité de stabilité" est néanmoins "devenue supérieure au coût du compromis", après une séquence qui a vu le Premier ministre démissionner avant d'être renommé quelques jours plus tard.
"Ce ne sera ni le budget des socialistes ni celui de Sébastien Lecornu, ce sera celui du Parlement. On ne demande pas au PS de devenir macroniste, ni aux LR de devenir socialistes. Faire des compromis, ce n’est pas se renier. Faire contribuer davantage les Français les plus fortunés, comme demandé par les socialistes, n’est pas incompatible avec le soutien à l’emploi, auquel le socle commun est attaché", poursuit la porte-parole auprès du média.
Et d'ajouer: "Le déficit devra être de 4,7 % du PIB en 2026, tout en préservant la croissance. Le projet de budget déposé au Parlement est un point de départ que chaque parlementaire pourra amender. (...) En face de chaque 'plus', il faudra un 'moins' pour garantir cet équilibre".
À titre d'exemple, la ministre juge que "le 'tout gratuit pour tous' en matière de santé n’est ni souhaitable, ni tenable". Elle confirme par ailleurs vouloir la supression des aides au logement (APL) pour les étudiants hors UE et non boursiers. Mais l'idée de taxer les super héritages n'est en revanche pas à l'ordre du jour côté exécutif.
Si les discussions s'enlisaient avec les parlementaires autour du budget, le gouvernement pourrait, au bout de 50 jours, faire passer le projet de loi par ordonnances. Une hypothèse qui irait, dans son fonctionnement, à l'encontre de la renonciation de Sébastien Lecornu d'utiliser le 49.3.
"Pourquoi voudriez-vous qu’on utilise des ordonnances? Elles n’ont jamais été utilisées depuis 1958. On refuse cette fuite en avant qui consiste à intégrer, avant même que le débat ait commencé, l’échec de la discussion parlementaire", dit de son côté Maud Bregeon. "On ira au vote", conclut-elle.