"Le socle commun a compris qu’il serait battu": les délicats calculs de Sébastien Lecornu pour éviter la censure

Sébastien Lecornu, le 27 août 2025. - Photo par AMAURY CORNU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
"Ce ne sera pas le budget Lecornu". Quelques jours après les déclarations du Premier ministre au Parisien, où il indique une absence de l'ISF et de la taxe Zucman de son budget, les réactions hostiles de l'opposition fusent.
Lorsque les dirigeants du PS ont lu les déclarations du nouveau résident de Matignon, les réactions ont été vives. Pour le président du groupe PS à l'Assemblée, Boris Vallaud, l'interview de M. Lecornu a été une "douche froide".
"Le PS ne peut pas faire semblant"
"On va lui dire que nous sommes prêts à l'effort, prêts à faire des économies, prêts à faire des compromis, prêts à renverser la table, mais pas à passer sous la table. S'il ne l'entend pas nous le censurerons sans hésitation", a déclaré le Premier secrétaire, Olivier Faure.
À Matignon, les réactions des socialistes ne sont pas passées inaperçues. "Le PS ne peut pas faire semblant de ne pas voir qu’il n’y a pas des pistes nouvelles de négociations ouvertes", souffle à BFMTV un proche du Premier ministre.
"Le socle commun a compris qu’il serait battu"
Pour réussir à voter son budget tout en évitant la censure, le Premier ministre joue au funambule entre le socle commun à l'Assemblée, réunissant LR et les macronistes, fermant la porte aux revendications phares des socialistes, qu'il s'agisse de la taxe Zucman sur les hauts patrimoines ou de la suspension de la réforme des retraites, et la gauche de l'hémicycle.
"Cela ne peut pas être 'Zucman ou rien'. Et pour le socle commun, cela ne peut pas être 'on ne touche à rien'", indique l'entourage du Premier ministre. "Le socle commun a compris qu’il serait battu dans l’hémicycle sur certains sujets. Et que d’autres sujets ne feront pas l’objet de passage en force avec les partenaires sociaux. C’est une rupture", ajoute-t-il.
Pour trouver une solution à cette situation périlleuse pour Matignon, les chefs de parti et de groupe du socle commun seront de nouveau reçus lundi par Sébastien Lecornu, à l'avant-veille de l'ouverture de la session ordinaire du Parlement.