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"La police tue": Dupond-Moretti qualifie la sortie de Mélenchon de "dérapage contrôlé"

Le garde des Sceaux réagissait ce mardi sur BFMTV à deux tweets de Jean-Luc Mélenchon, publiés après la mort d'une jeune femme à Paris à la suite d'un refus d'obtempérer.

"Ça n'est pas un dérapage, c'est un dérapage contrôlé, d'ailleurs il assume ses propos", a tancé ce mardi Éric Dupond-Moretti sur BFMTV au sujet de Jean-Luc Mélenchon. Le garde des Sceaux réagissait à deux tweets publiés par le leader de La France insoumise (LFI) après la mort d'une jeune femme à Paris.

Cette dernière, passagère d'un véhicule qui se trouvait dans le XVIIIe arrondissement de Paris samedi, a été mortellement touchée à la tête par un tir policier, après un supposé refus d'obtempérer du conducteur du véhicule.

"Encore un abus de pouvoir inacceptable. La peine de mort pour un refus d'obtempérer. Le préfet approuve? Le ministre félicite? La honte c'est quand?", avait écrit samedi Jean-Luc Mélenchon. "La police tue et le groupe factieux Alliance (syndicat policier classé à droite, NDLR) justifie les tirs et la mort pour 'refus d'obtempérer'. La honte c'est quand?" avait enfoncé dimanche le député des Bouches-du-Rhône.

Des propos que Jean-Luc Mélenchon a assumés ce mardi sur France Inter, disant avoir "monté le ton" afin de dénoncer "l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande".

"Grave pour notre pacte républicain"

"Opposer justice et police, comme le font certains en permanence, c'est extraordinairement grave pour notre pacte républicain", a estimé Éric Dupond-Moretti ce mardi sur notre antenne.

"Qu'on ne s'étonne pas, qu'on ne s'étonne plus, qu'il n'y ait plus ce respect des institutions que tous les démocrates appellent de leurs voeux. Vous trouvez normal vous que l'on bouscule des policiers, un procureur? Qu'on parle de barbares s'agissant de la police? Et de façon générale qu'on parle de tueurs sans même connaître une seule ligne d'une seule page des procès-verbaux? Vous trouvez que c'est du débat démocratique sain?", s'est insurgé le ministre de la Justice.

"C'est insupportable et c'est particulièrement insupportable de la part d'un haut responsable politique", ajoute l'ancien pénaliste, estimant qu'"avec cynisme, le terrain judiciaire est devenu le terrain de jeu des populistes et des extrémistes".
Clarisse Martin Journaliste BFMTV