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L'Algérie rejette la liste d'expulsés prioritaires transmise par le gouvernement français

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'hôtel Matignon. Paris (France), le 26 février 2025. (Photo d'illustration)

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'hôtel Matignon. Paris (France), le 26 février 2025. (Photo d'illustration) - Ludovic MARIN / AFP

Dans un contexte de tensions avec Alger, Bruno Retailleau avait dressé une liste de soixante noms des ressortissants algériens aux profils les plus "dangereux" à expulser de France.

Le ministère des Affaires étrangères algérien indique dans un communiqué ce lundi 17 mars que l'Algérie refuse de "donner suite" à la liste d'expulsés prioritaires transmise par le gouvernement français.

Dans un contexte de tensions avec Alger, le ministre de l'Intérieur français Bruno Retailleau avait annoncé vendredi une liste de soixante noms des ressortissants algériens aux profils les plus "dangereux".

"L'Algérie réaffirme son rejet catégorique des menaces et des velléités d'intimidation, ainsi que des injonctions, des ultimatums et de tout langage comminatoire", écrit le gouvernement algérien, qui invite les autorités françaises à "suivre le canal d'usage établi entre les préfectures et les consulats".

Dans la foulée, Bruno Retailleau a dit auprès de BFMTV que le gouvernement déclenchera "la riposte graduée", estimant que l'Algérie ne respecte pas les accords passés entre les deux pays.

Vers une remise en cause des accords de 1968?

"Si l'Algérie ne reprend pas ses ressortissants dangereux, nous engagerons une riposte graduée", avait déjà affirmé Bruno Retailleau ce samedi dans un entretien accordé au Parisien.

"Au bout de la riposte, il y aura la remise en cause des accords de 1968", qui donnent un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d'emploi, avait-il ajouté. Bruno Retailleau avait également laissé sous-entendre une potentielle démission de son poste de ministre si la France cédait sur ce dossier.

La crise diplomatique entre Paris et Alger, née de la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental fin juillet 2024, s'est enflammée autour de l'emprisonnement de l'écrivain Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre 2024 à Alger. La crise revêt aujourd'hui surtout d'un volet migratoire.

Le refus de l'Algérie d'accepter ses ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) a fini d'envenimer des relations déjà très dégradées entre les deux pays.

"Emmanuel Macron et Bruno Retailleau se sont parlés le 5 mars et ont calé les choses. Le président de la République est tout à fait prêt à être ferme", a également déclaré un proche du chef de l’État à BFMTV.

Salomé Robles