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"Je ferai mon devoir": Bruno Retailleau répond à Laurent Wauquiez et assure qu'il ne quittera pas le gouvernement

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, le 7 février 2025 à Lognes, près de Paris

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, le 7 février 2025 à Lognes, près de Paris - Thomas SAMSON

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a répondu ce dimanche 4 mai au patron des députés Les Républicains Laurent Wauquiez qui estime qu'on ne peut pas être à la fois ministre et président de parti, alors que tous deux visent la présidence LR.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau répond à son adversaire pour la présidence des Républicains Laurent Wauquiez, patron des députés Les Républicains, et assure qu'il restera au gouvernement, ce dimanche 4 mai dans La Tribune Dimanche.

"Je ferai mon devoir et donnerai le meilleur de moi-même", assure le ministre qui estime que "lorsqu'on aime son pays, que l'on voit la France au bord du chaos, on ne fuit pas ses responsabilités".

Bruno Retailleau reconnaît toutefois dans le même temps qu'"aujourd'hui, les conditions politiques ne sont pas idéales puisqu'il n'existe pas de majorité à l'Assemblée nationale", depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Wauquiez appelle Retailleau à choisir entre ministre et patron LR

Laurent Wauquiez a dit ses doutes samedi dans une interview au JDD concernant la faisabilité pour Bruno Retailleau de rester ministre, tout en devenant président du parti Les Républicains.

"On ne peut pas être à la fois membre du gouvernement de François Bayrou et porter avec indépendance la parole des Républicains", estime le député de Haute-Loire.

"Ma conviction est qu'être ministre de l'Intérieur aujourd'hui, avec l'explosion de l'immigration et de l'insécurité, c'est un temps plein. (...) On ne peut pas tout faire", soutient-il par ailleurs.

"C'est pourquoi je propose que nous incarnions ensemble, avec Bruno Retailleau, un duo fort et complémentaire, lui au ministère, moi au parti", suggère Laurent Wauquiez qui convoite, comme Bruno Retailleau, la présidence LR.

Retailleau assure avoir une "parole libre"

Bruno Retailleau estime que le seul élément qui pourrait remettre en cause la présence de son parti au sein de l'exécutif serait si les "convictions essentielles" de LR et les "intérêts fondamentaux de notre nation" étaient "contrariés", sans plus de détail. "Pour l'instant, ce n'est pas le cas", assure-t-il d'emblée.

Le ministre revendique par ailleurs une "parole libre", bien qu'il ne soit pas de la même couleur politique que le chef du gouvernement. "Il suffit de voir les polémiques qu'ont parfois suscitées mes prises de position", avance-t-il.

Questionné sur Laurent Wauquiez, le ministre de l'Intérieur déplore les attaques de son adversaire. "On n'a pas besoin d'abîmer son concurrent pour essayer de se rehausser", tance-t-il.

L'ancien sénateur assure pour autant qu'il "associera" Laurent Wauquiez à "la gouvernance de (leur) famille politique". "Le gagnant a un devoir: rassembler", jure-t-il.

Match à distance

Laurent Wauquiez avait déjà mis sous pression son concurrent à la présidence du parti le 27 avril sur BFMTV. Évoquant un manque supposé "d'indépendance" du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, le député de Haute-Loire a soutenu qu'il bénéficiait de son côté d'"une parole libre" en n'étant pas ministre.

"Je suis un homme de convictions. Jamais je ne resterais si mes convictions étaient abîmées, simplement", a répondu Retailleau quelques heures plus tard sur notre plateau.

Le match pour la présidence des Républicains a pratiquement triplé le nombre d'adhérents du parti: ils seront 121.617 à pouvoir départager les deux candidats lors d'un congrès à la mi-mai, a indiqué mercredi le parti dans un communiqué. Une augmentation rapide qui rend le résultat du scrutin incertain.

Juliette Desmonceaux