"Il faut bien que quelqu'un s'y colle": Bayrou qualifie son rôle de Premier ministre d'"inimaginablement difficile"

"Il faut bien que quelqu'un s'y colle". En déplacement à Montpellier, dans l'Hérault, ce vendredi 6 juin, où il présidait le comité interministériel de la ville, au sujet notamment des quartiers prioritaires (QPV), le Premier ministre François Bayrou assure être pleinement mobilisé.
"Si j'étais effrayé par les Everest, l'Annapurna, par toutes les chaînes de l'Himalaya, je ne serais pas là. J'ai accepté en connaissance de cause, je l'ai dit à la minute où j'ai franchi le seuil de l'hôtel de Matignon, j'ai dit que je savais que c'était inimaginablement difficile", affirme devant les caméras le maire de Pau, estimant qu'il "faut bien que quelqu'un s'y colle."
Selon lui, face à la situation budgétaire française, "il faut bien qu'il y en ait pour faire le boulot, pour proposer au pays d'aller dans le sens de son redressement et de son rééquilibrage, même si c'est très difficile."
Et d'ajouter: "vous savez, les guerres, c'était très difficile, il y avait des millions de morts (...) ils s'en sont sortis quand même. Et bien nous, il faut qu'on fasse la même chose. Chacun à sa place et au moment où il est en responsabilité."
42 propositions du gouvernement
Le gouvernement a dévoilé vendredi à Montpellier quarante-deux propositions visant à renforcer l'égalité des chances pour les enfants et adolescents des quartiers populaires, et à mieux les accompagner psychologiquement, mais sans annonce forte et sans parvenir à convaincre les élus.
Plus de la moitié des annonces correspondent à des programmes existants, plébiscités par les élus. Près de deux ans après les émeutes qui ont en partie enflammé les quartiers populaires, le chef du gouvernement et huit de ses ministres ont détaillé leurs propositions à l'occasion d'un comité interministériel des villes (CIV) placé sous le signe de "l'enfant dans la ville".
"Tout le monde voit qu'il y a des difficultés qui sont énormes et en même temps ces difficultés, on peut arriver à les surmonter au moins en partie", a ajouté François Bayrou devant la presse à l'issue du comité.
Trois axes ont été retenus: le soutien à l'enfance et à l'émancipation de la jeunesse, l'amélioration du cadre de vie des habitants et le développement économique, notamment en faveur de l'entrepreneuriat féminin.
Sur l'enfance, les objectifs de scolarisation des moins de trois ans seront ainsi "doublés dès la rentrée 2026" dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) - la France en compte 1.600, soit six millions d'habitants. Cela correspond à 100 nouvelles classes de très petite section de maternelle par an pour favoriser la socialisation précoce et lutter contre les inégalités scolaires "à la racine". Cent nouvelles crèches seront également créées d'ici 2029.
Pour renforcer la prise en charge psychologique des jeunes, un accueil psychologique sera mis en place là où existent déjà des programmes de lutte contre le décrochage scolaire, en mobilisant le dispositif Mon soutien psy. Rien n'a été précisé en revanche sur la façon dont seraient mobilisés ces spécialistes dans un contexte de forte pénurie dans les quartiers.