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Gouvernement

Gérard Collomb critiqué jusque dans son camp

Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur

Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur - AFP

Le ministre de l'Intérieur est la cible de critiques après les violences de la manifestation du 1er-Mai. Au sein de la majorité aussi, on dénonce une mauvaise gestion en amont.

La polémique ne retombe pas après les violences survenues lors de la manifestation parisienne du 1er-Mai. Gérard Collomb a-t-il été à la hauteur des événements? Le ministre de l'Intérieur est en tout cas la cible des critiques venues de droite comme de gauche. Au PS, Olivier Faure a demandé la mise en place d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur "la chaîne de commandement". Le secrétaire général du PCF, Pierre Laurent, a pointé de son côté "l'attitude bien trouble des forces de police qui ont laissé faire pendant près d'une heure".

"C'est juste hallucinant. Porter des accusations comme cela... Qu'on le montre, qu'on le prouve", a déclaré le ministre de l'Intérieur sur LCI. "Qu'il apporte les preuves", a-t-il ajouté à l'adresse d'Olivier Faure. Le premier secrétaire du PS s'est interrogé sur les objectifs du gouvernement, sans affirmer clairement que celui-ci avait sciemment laissé faire ces débordements pour décrédibiliser la mobilisation syndicale.

A droite aussi, les critiques ont fusé. Dans un tweet, Laurent Wauquiez a déploré "la faillite de l'Etat régalien. Il est urgent de rétablir l'autorité (…)". Marine Le Pen, elle, réclame carrément la démission du ministre: "il est un commentateur, en plus un mauvais commentateur parce que, à chaque fois qu'il prend la parole, c'est pour s'auto-incriminer".

"Il dit un nombre de conneries..."

Même au sein de son propre camp, l'attitude du ministre interroge. Mercredi matin sur France 2, il annonce 283 interpellations et 209 gardes à vue… au lieu de 109.

"Il est attachant, mais devant les caméras il dit un nombre de conneries…", confie un proche cité par L'Opinion. "On ne peut pas se tromper sur le nombre de gardes à vue", s'exclame un autre. Incompréhension encore lorsque Gérard Collomb annonce "encore plus d'effectifs dans les manifestations." "C'est admettre que le dispositif n'état pas à la hauteur", s'agace un policier dans le quotidien.

Chez les députés de la majorité, on regrette aussi la gestion de l'événement. "Le nombre de casseurs a mal été anticipé", selon l'un d'eux, cité par RTL. "La gestion en amont n'a pas été bonne", abonde un autre. Un troisième donne le coup de grâce: "s'il y a d'autres débordements, il faudra se demander si la stratégie Collomb est la bonne".

L'intéressé, lui, répète depuis mardi que le pire a été évité, et s'est même félicité mercredi du bilan "limité" de la manifestation. Cela suffira-t-il? Jusqu'ici, le ministre est soutenu par Edouard Philippe et Emmanuel Macron. Les attaques de l'exécutif se concentrent davantage sur François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, qui défileront samedi pour " faire la fête à Macron". Un rassemblement sous haute sécurité.

A. K.