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François Braun se demande "encore" ce qui a "poussé un urgentiste de province" à devenir ministre

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Après des mois compliqués à la tête de la rue de Ségur, l''ancien ministre de la Santé s'est dit "soulagé de laisser l'administration" du ministère de la Santé à son successeur, Aurélien Rousseau. François Braun n'a pas cependant pas manqué de saluer Emmanuel Macron, "un homme envoûtant".

Une passation de pouvoir au goût amer. François Braun qui quitte le ministère de la Santé ce vendredi matin, désormais remplacé par l'ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne, Aurélien Rousseau, a semblé regretter son passage gouvernemental.

"Je me demande encore ce qui a poussé un urgentiste de province à s'embarquer dans cette aventure", a lancé ce lundi le désormais ex-ministre, longtemps chef des urgences à l'hôpital de Metz-Thionville.

Braun "soulagé de laisser l'administration"

François Braun avait pourtant bien des atouts en arrivant rue de Ségur, à commencer par le fait d'avoir planché sur le programme santé d'Emmanuel Macron lors de la dernière présidentielle.

Le chef de l'État voyait dans son profil d'ex-patron de Samu Urgences, l'un des plus gros syndicats hospitaliers, l'occasion de faire descendre la pression avec les soignants, très remontés depuis la crise du Covid-19.

Mais le médecin est vite apparu à la peine, entre la fermeture totale ou partielle de 120 services d'urgence à l'été 2022 avant d'affronter une grève sans précédent des médecins libéraux.

François Braun n'a d'ailleurs pas caché être "soulagé de laisser l'administration" à Aurélien Rousseau, "un homme qu'il connaît" lors de son discours de départ.

Macron, "un homme envoûtant"

Le président n'avait d'ailleurs manqué de reprendre la main, annonçant lui-même un plan pour l'hôpital devant les soignants en janvier dernier. L'urgentiste ne semble cependant pas en vouloir à Emmanuel Macron. Il faut dire que c'est plutôt Élisabeth Borne qui a milité pour sa sortie du gouvernement.

François Braun a ainsi salué "un homme envoûtant, enthousiasmant, qui a conduit notre pays à travers une crise sanitaire inédite".

"Je veux ici, sans flagornerie, remercier le président de la République de m'avoir donné l'opportunité de me mettre au service de mes concitoyens", a encore lancé le médecin.

François Braun a d'ailleurs tenu à relativiser ses difficultés. "Si on qualifie parfois le monde politique de rude", elle est "relative" quand "vous la comparez à la souffrance que côtoient quotidiennement les soignants", a conclu le médecin.

C'est désormais à Aurélien Rousseau, très bon connaisseur du secteur de la santé, de faire ses preuves.

Marie-Pierre Bourgeois