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Santé

Pourquoi les médecins libéraux appellent une nouvelle fois à la grève le 14 février

Une photo de stethoscope

Une photo de stethoscope - -

Les principaux syndicats de médecins libéraux appellent à une "fermeture des cabinets" et un rassemblement devant le Sénat le 14 février prochain. Ils s'étaient déjà mobilisés fin décembre.

Deuxième rendez-vous. L'intersyndicale des médecins libéraux appelle une nouvelle fois à la grève le 14 février, dans une lettre adressée à la Première ministre Élisabeth Borne et rendue publique dans Le Figaro vendredi.

Les praticiens, déjà mobilisés fin décembre et début janvier, demandent notamment "une enveloppe financière supplémentaire", après la "suspension" mi-janvier de leurs discussions avec la Sécurité sociale.

• Inquiétude face au possible retour de l'obligation de garde

Nouveauté par rapport à décembre, les médecins libéraux redoutent que les gardes le soir, le week-end et les jours fériés, qui relèvent actuellement du volontariat, redeviennent obligatoires pour les médecins et soignants libéraux.

Ils estiment que les gardes obligatoires risquent d'aggraver les problèmes d'attractivité et de creuser, contre le but recherché, les difficultés d'accès aux soins. Cette obligation a été supprimée, à l’orée des années 2000, après une mobilisation des médecins libéraux mais est réclamée depuis plusieurs mois par des représentants de la Fédération hospitalière pour éviter un engorgement des urgences.

• Demande d'une rallonge budgétaire

Les syndicats réclament à Matignon "une enveloppe financière supplémentaire" pour éviter "un échec des négociations" en cours avec l'Assurance maladie.

Cette rallonge doit permettre, selon les médecins, "d'atteindre les objectifs fixés par le ministre de la Santé". "Il est indispensable de redonner à la médecine de ville des moyens à la hauteur des enjeux", estiment-ils.

Fin décembre, les praticiens réclamaient déjà le doublement du tarif de base de consultation (de 25 à 50 euros) pour créer un "choc d'attractivité" vers une médecine de ville en manque de bras.

• Comptabiliser le samedi matin comme permanence de soins

Les médecins libéraux demandent que le samedi matin soit comptabilisé comme permanence de soins. Objectif: obtenir une meilleure rémunération et bénéficier de "deux jours de repos, comme tout le monde", souligne MG France, premier syndicat de généralistes.

Une perspective que le ministre de la Santé, François Braun, a semblé écarter, "pas certain que ce soit la meilleure solution" aux difficultés d'accès aux soins.

• Rejet d'un texte sur l'"accès direct" des patients à certains infirmiers

Les médecins s'inquiètent d'un projet de loi prévoyant d'instaurer un "accès direct" des patients à certains infirmiers qui seraient autorisés à faire des prescriptions, mais aussi aux kinés et aux orthophonistes.

La proposition de loi du député Renaissance Stéphanie Rist est censée lutter contre les "déserts médicaux".

Une journée de "fermeture des cabinets" médicaux est programmée le 14 février, de même qu'un rassemblement devant le Sénat où la proposition de loi contestée sera examinée en séance.

Juliette Desmonceaux avec AFP