Grève des médecins libéraux: BFMTV a passé la journée avec un généraliste parisien

Les raisons de la colère. Alors que la grève des médecins libéraux a été reconduite pour une nouvelle semaine, les professionnels de la santé, qui sont appelés à manifester ce jeudi à Paris pour obtenir une revalorisation de la consultation et une amélioration de leurs conditions d'exercice, sont de plus en plus à témoigner d'un quotidien où le patient n'est plus leur priorité.
BFMTV a pu suivre le docteur Joël Valendoff, un généraliste parisien qui est également le gérant de la Maison de santé Faidherbe, dans le XIe arrondissement de la capitale, pour une journée qui début à 9h le matin et ne s'achève qu'aux alentours de minuit. L'après-midi, ce sont une quarantaine de patients qui se succèdent dans son bureau, tandis que la matinée est d'abord réservée aux visites à domicile.
"À 10h, je vais faire soit des visites dans des Ehpad, je vais souvent faire des visites chez les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer au cabinet, je n’ai même pas le temps de manger", décrit-il.
"Notre cœur de métier n’est plus la médecine"
Or, ce rythme déjà effréné doit également de conjuguer à toute une série de tâches subsidiaires auxquelles les généralistes sont confrontés.
"Ce que les patients ne voient pas, c’est tout ce qu’on à faire en terme d’administratif", assure Joël Valendoff.
"Le cinquième de ce que nous avons à faire c’est la consultation. En-dehors de ça, nous avons des impératifs auprès de la CPAM, de l’URSSAFF, et notre cœur de métier n’est plus la médecine", évoque-t-il encore.
Selon lui c’est ce point qui est à la base de la détérioration du travail des généralistes et qui justifie le doublement du tarif de la consultation, qu'ils souhaitent voir passer de 25 à 50 euros. Ce temps administratif n'est en effet pas rémunéré et les professionnels estiment que sur les 25 euros actuels, seulement 10 sont en réalité du salaire direct.
"Il doit y avoir quelqu’un pour l’accueil des patients, quelqu’un pour la gestion quotidienne du cabinet, et le médecin pour son cœur de métier. C’est ça qu’il faut comprendre, c’est un exercice collectif avec du personnel qu’il faut rémunérer", détaille-t-il encore.
Dans cette maison de santé dont il a la responsabilité, ce sont une trentaine de médecins qui sont associés afin de mutualiser les fameuses tâches administratives.
Quelle revalorisation?
De son côté, le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme, assure que les généralistes seront bien revalorisés dans le cadre de la négociation conventionnelle qui doit reprendre "dès le début de la semaine prochaine" pour s'achever avant fin février.
Mais un montant de "50 euros serait relativement extravagant", affirme-t-il.
Après une première grève début décembre, ce collectif lancé sur Facebook (16.000 membres) a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, mouvement reconduit jusqu'au 8 janvier. Il affirme que 70% des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l'Assurance maladie estimant de son côté la baisse d'activité à 10%.