Recrutements, rémunération, tarification... Ce qu'il faut retenir des annonces de Macron aux soignants

Le président Emmanuel Macron à Corbeil-Essonnes le 6 janvier 2023. - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
L'Élysée avait promis des mesures "très concrètes". Ce vendredi, Emmanuel Macron a adressé ses vœux aux soignants depuis un hôpital de Corbeil-Essonnes (Essonne), alors que le secteur de la santé traverse une crise inédite en France.
Entre la grève des médecins libéraux et la crise que traversent partout sur le territoire les services hospitaliers d'urgence, le chef de l'État était attendu au tournant. En introduction de son discours, il a affiché sa volonté de "sortir de ce jour de crise sans fin".
• Recruter 6000 assistants médicaux
Première annonce du chef de l'État: le recrutement de milliers de nouveaux assistants médicaux. Ces derniers, créés en 2018, doivent permettre aux médecins de libérer du temps médical pour se concentrer sur le soin, rappelle le site de l'assurance-maladie.
Emmanuel Macron a donc promis "d'accélérer" leur recrutement. Alors qu'ils sont près de 4000 aujourd'hui, ils sont appelés à passer à 10.000 sur l'ensemble du territoire "d'ici à la fin de l'année prochaine", a indiqué Emmanuel Macron.
"C'est un vrai succès" du plan "Ma Santé 2022" présenté au début du précédent quinquennat, "ça libère du temps médical" pour que les soignants suivent leurs patients, a estimé le chef de l'État.
• Réorganiser le travail à l'hôpital
"D'ici au 1er juin", Emmanuel Macron souhaite une réorganisation du travail à l'hôpital, afin de rendre les métiers du secteur de la santé plus attractifs mais aussi éviter les démissions.
"On doit tout faire pour garder les soignants", a estimé Emmanuel Macron. Parmi les chantiers évoqués: "l'hyper-rigidité" dans l'application des 35 heures, débouchant sur un système qui "ne marche qu'avec des heures supplémentaires", selon lui.
• Un tandem médecin/administratif à la tête des hôpitaux
C'est un "projet" dévoilé par Emmanuel Macron ce vendredi. Celui de placer à la tête des hôpitaux un tandem "administratif et médical".
"Très longtemps on a dit 'ce ne doit pas être les soignants qui dirigent l'hôpital, ce doit être les administratifs'. Après on a dit le problème c'est les administratifs qui dirigent", a-t-il observé lors de ses vœux aux soignants.
"Moi je souhaite qu'on puisse (...) mettre à la tête de nos hôpitaux un tandem administratif et médical, un vrai tandem sur la base d'un projet", a-t-il insisté.
• Sortir de la tarification à l'activité
Critiquée par de nombreux soignants, la tarification à l'activité dans les services de soin est amenée à disparaître, comme l'a déclaré ce vendredi Emmanuel Macron lors de ses vœux aux soignants.
Il a annoncé la "sortie" de ce système dès le prochain budget de la Sécurité sociale, au profit d'un financement "sur des objectifs de santé publique.
"Pour l'hôpital public, il faut qu'il y ait une part structurante de la rémunération qui repose sur des objectifs de santé publique qu'on négocie à l'échelle d'un territoire", a déclaré le chef de l'État.
• Mieux rémunérer les médecins qui assurent des permanences
Bien que présentant ses vœux depuis un hôpital, Emmanuel Macron a souhaité appuyer le rôle des médecins généralistes, dont certains sont en grève depuis fin décembre pour demander un doublement du prix de la consultation.
Le chef de l'État a indiqué souhaiter "mieux rémunérer" les médecins de ville qui assurent la permanence des soins et "prennent en charge des nouveaux patients", afin que les Français "trouvent facilement un médecin de garde".
"Nous allons mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge de nouveaux patients", a expliqué le président.
• Un médecin généraliste pour tous les Français avec une maladie chronique
Tous les patients souffrant d'une maladie chronique et ne disposant pas, à l'heure actuelle, d'un médecin traitant s'en verront proposer un "avant la fin de l'année", a enfin annoncé Emmanuel Macron.
"On a 600.000 patients avec des maladies chroniques et qui n'ont pas de médecins traitants et ça c'est un vrai problème", a déploré le chef de l'Etat.
Ces malades se "verront proposer un médecin traitant avant la fin de l'année" ou à défaut "une équipe traitante", a-t-il complété.