Marseille: l'accueil des urgences de l'hôpital Saint-Joseph régulé en raison du manque d'infirmiers
Situation tendue à l'hôpital Saint-Joseph. Déjà sous tension en période de triple épidémie de Covid, grippe et bronchiolite, les urgences du centre hospitalier du 8e arrondissement de Marseille fonctionnent en mode dégradé depuis lundi en raison du manque d'infirmiers.
Épuisés physiquement et mentalement, six des sept infirmiers des urgences n'ont pas repris le travail lundi, placés en arrêt maladie. Une situation sur laquelle le personnel alerte en vain la direction depuis plusieurs semaines.
"L’accueil des urgences est régulé avec un accueil, par l’équipe en place, des patients non réorientables et une orientation vers d’autres établissements ou maisons médicales des patients lorsque cela est possible", explicite la direction de l'établissement dans un communiqué.
36 patients pris en charge
Lundi, "36 patients ont ainsi pu être pris en charge et si besoin hospitalisés, soit environ 40% de l’activité habituelle", a poursuit la direction de l'hôpital.
Pour faire face à cette situation d'urgence, une cellule de crise bi-quotidienne a été mise en place au sein de l’hôpital, en attendant un retour à la normale.
"Nous n’avons pas encore la visibilité sur la reprise des salariés", précise cependant l'établissement marseillais.
La quasi-totalité du personnel de l'hôpital soutient les collègues absents. Ils demandent une revalorisation salariale, mais aussi plus d'effectifs.
Car en plus des infirmiers absents, les urgences de Saint-Joseph font face à une augmentation du nombre de patients, due en partie à la redirection des patients de l'hôpital de la Timone, qui manque lui aussi de personnel.
En une soirée, les urgences de Saint-Joseph ont reçus 50 patients, pour seulement trois infirmiers et trois aides-soignants. En 24h, ce sont près de 120 patients qui se sont présentés, contre 80 à l'ordinaire.
Une situation qui n'est pas sans rappeler celle des urgences de Thionville, en Moselle, où 55 infirmiers et aides-soignants sur 59, à bout, ont été placés en arrêt maladie. Les personnels y dénoncent des conditions de travail dégradées et un manque de personnel qui peut représenter un risque important pour les patients hospitalisés.