"Chacun doit être responsable": Gérald Darmanin assure qu'il faut "faire tout pour éviter" d'aller "vers la dissolution"

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, à Paris, le 7 avril 2025. - ALAIN JOCARD
"Nous devons tendre la main et faire tout pour éviter que nous allions vers la dissolution de l'Assemblée nationale, qui ajouterait de l'instabilité", a estimé ce lundi 13 octobre Gérald Darmanin, reconduit dimanche ministre de la Justice dans le gouvernement Lecornu 2.
"Chacun doit être responsable: le gouvernement doit faire son effort, sa part d'humilité et de pas en avant", "pour le bien de l'État, pas pour le bien des partis, pas pour le bien des ambitions personnelles", a ajouté le garde des Sceaux lors d'un déplacement au centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne).
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, doit prononcer mardi sa déclaration de politique générale devant la chambre basse, alors que le RN et LFI comptent le censurer dès cette semaine, plaçant le PS en faiseur, ou défaiseur, de roi.
Le ministre met "en pause ses activités partisanes"
"Je sais qu'il y aura des femmes et des hommes de bonne volonté au Parlement, et notamment au groupe socialiste, pour accepter cette main tendue pour que nous travaillions ensemble", a prédit Gérald Darmanin.
"Puis viendra plus tard, dans un an et demi, une vérification démocratique qui est tout à fait normale et légitime", a-t-il ajouté en référence à l'élection présidentielle, à laquelle il a longtemps fait figure de candidat putatif.
Mais il en a appelé à "des gens comme (lui) qui mettent de côté leurs ambitions partisanes" pour "accepter de se consacrer exclusivement aux affaires de l'État", disant penser "qu'il y en a dans tous les camps".
Alors que le chef du gouvernement avait fait savoir qu'il n'entendait pas intégrer dans sa nouvelle équipe des prétendants à l'Élysée, Gérald Darmanin avait indiqué dimanche soir "mettre en pause ses activités partisanes", y compris de son mouvement politique baptisé "Populaires".
Trois nouveaux quartiers de haute sécurité créés
Le garde des Sceaux a en outre défendu les quartiers de haute sécurité destinés à accueillir les narcotrafiquants les plus dangereux, symbole de son action depuis son arrivée au ministère il y a neuf mois, et déjà mis en place dans les prisons de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne).
Dimanche, il avait annoncé la création de trois nouveaux quartiers dans les prochains mois, dont un au centre pénitentiaire de Réau.
Mais, selon le syndicaliste FO justice Lenny Laviolette, interrogé par l'AFP, si "le projet est ambitieux, il faut en avoir les moyens financiers et humains".
"Ils ont fait le choix logique d'un établissement récent, proche de Paris, dont le domaine pénitentiaire a récemment été fermé et qui fonctionne bien. On a accueilli récemment de gros profils (de détenus) et ça s'est bien passé dans l'ensemble", a poursuivi le surveillant.
L'établissement avait connu un épisode retentissant en 2018, lorsque le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd s'était évadé spectaculairement par hélicoptère. Des filins ont depuis été placés au-dessus de la cour d'honneur et la sécurité du domaine pénitentiaire a été renforcée.