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Gouvernement

"Cars Macron": la polémique enfle entre le ministre Djebbari et la mairie de Paris

Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat aux Transports, en déplacement à la gare de Bercy, le 5 décembre 2019

Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat aux Transports, en déplacement à la gare de Bercy, le 5 décembre 2019 - Thomas SAMSON / AFP

Le secrétaire d'État aux Transports a accusé Anne Hidalgo de s'opposer à une augmentation des dessertes par "cars Macron" à Paris. La mairie affirme que la demande concerne l'un des principaux axes de la manifestation prévue ce jeudi.

Alors que se jouait ce jeudi le début de la mobilisation syndicale contre la réforme des retraites, une autre confrontation se trame en coulisses. Elle implique le secrétaire d'État aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, dont ce jeudi 5 décembre était un baptême du feu, et la mairie de Paris. Sur RTL, le ministre a accusé Anne Hidalgo de s'opposer à une augmentation des dessertes par "cars Macron" dans la capitale.

"On a un sujet de desserte à l'intérieur de Paris et vous savez que c'est à la main de la maire Anne Hidalgo, qui semble-t-il n'est pas tout à fait favorable à ce que les cars desservent plusieurs points dans Paris", a affirmé Jean-Baptiste Djebbari sur RTL.

Outre la gare de Bercy, seul point dans Paris autorisé jusqu'ici par la mairie, "nous avions proposé que ces cars desservent Denfert-Rochereau (sud), Châtelet (centre) et gare du Nord (nord)", a confié le secrétaire d'État. "C'est à la main de la maire de Paris et (...) celle-ci, semble-t-il, le refuse jusqu'à présent", a-t-il ajouté, jugeant cette position "assez dommageable".

"Manœuvre de diversion"

Le premier adjoint d'Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, a tenu une conférence de presse spécifiquement pour répondre au ministre. Selon l'élu socialiste, Jean-Baptiste Djebbari "n'a jamais contacté la maire de Paris, ni ses services". 

"Après vérification, une saisine administrative pour des demandes exceptionnelles pour des points d'arrêt de cars" a bien été émise, mais "sur un axe de bus 38, concerné par le trajet" de la manifestation et sans préciser qui était "l'exploitant", a rapporté Emmanuel Grégoire.

Dénonçant une "forme d'instrumentalisation" et une "manœuvre de diversion" de la part du gouvernement, le bras droit de l'édile PS a enjoint le secrétaire d'État à préciser sa demande. "Nous verrons avec la préfecture de police ce qu'il est possible de faire", a-t-il indiqué, s'étonnant que l'exécutif puisse chercher à déstabiliser la grève des salariés de la RATP.

FlixBus prêt à assurer une desserte

Pour tenter de limiter en Île-de-France les effets de cette grève contre la réforme des retraites à la RATP et la SNCF, le secrétaire d'État avait annoncé mercredi soir le recours à ces cars privés - marché dont la libéralisation a été enclenchée par la loi dite Macron promulguée en 2015 - sur une ligne entre Saint-Denis et Massy via Paris.

Sur cet axe, "les opérateurs sont encore en train de construire leur offre", selon lui. La compagnie allemande FlixBus a notamment indiqué qu'elle serait prête à assurer cette desserte à partir de vendredi, gratuitement, alors que la grève se poursuit. 

Jean-Baptiste Djebbari est le deuxième membre du gouvernement Philippe avec lequel la mairie de Paris engage un bras de fer dans le cadre de la mobilisation du 5 décembre. Mercredi, l'entourage d'Anne Hidalgo qualifiait d'"inélégants" des propos tenus par le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, sur le nombre d'écoles ouvertes à Paris malgré la grève. 

Jules Pecnard avec AFP