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"Ça défie le bon sens provincial d'où je viens": Gérald Darmanin défend sa réforme de la justice pénale

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Le ministre de l'Intérieur, qui dit vouloir "révolutionner" la justice pénale, défend les mesures de "bons sens" contenues dans son projet de loi.

Gérald Darmanin défend son texte. Après avoir esquissé lundi les contours de son projet de loi de réforme de la justice pénale, le ministre de la Justice est venu "expliciter" ce mardi 29 juillet son projet de "révolution pénale" au tribunal judiciaire de Nanterre (Hauts-de-de-Seine).

L'ancien locataire de la place Beauvau a estimé devant les magistrats qu'il "manque au ministère de la Justice un peu de bon sens".

"Que des détenus qui sont à l'isolement puissent continuer à avoir des téléphones portables défie le bon sens provincial d'où je viens", a-t-il cité en exemple, en vantant ses prisons de haute sécurité.

Certaines peines de sursis sont aussi une entorse au "bon sens", selon lui. "Que des gens puissent avoir plusieurs sursis d'affilée, c'est le contraire du mot sursis. Le sursis est un carton jaune, au bout de deux cartons jaunes, on doit avoir un carton rouge", a-t-il insisté.

"Les gens ne vont pas en prison"

Partisan des peines de prison courtes, Gérald Darmanin a aussi regretté que "quand le magistrat prononce des peines de prison de quatre ou six mois (...) les gens ne vont pas en prison parce que la loi l'interdit". "On défie le bon sens", a-t-il encore martelé.

Le texte qu'il souhaite présenter à l'automne ne contiendra que dix articles. Dans ce projet de réforme, il souhaite revenir sur le principe d'aménagement obligatoire de certaines peines d'emprisonnement, réserver le sursis uniquement aux primo-délinquants ou encore rétablir les peines de moins d'un mois d'emprisonnement, qui avaient été supprimées en mars 2020 lors d'une précédente réforme des peines.

Il souhaite aussi que la procédure de plaider-coupable, aujourd'hui possible pour certains délits, soit étendue aux crimes, et veut multiplier les cours criminelles sans jurés, pour réduire les délais de jugement.

L'Union syndicale des magistrats (USM) a réclamé des "moyens" plutôt qu'une "énième réforme" du système judiciaire, au lendemain de la présentation du projet du gouvernement. "Les moyens, je me bats pour en obtenir davantage", a répondu Gérald Darmanin, à l'issue de sa visite au tribunal judiciaire de Nanterre.

François Blanchard