Budget: le ministre Laurent Saint-Martin met en garde vis-à-vis de "la facture de la censure"

Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin à l'Assemblée nationale le 24 octobre 2024 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP
Laurent Saint-Martin, ministre en charge du Budget, a mis en garde vis-à-vis de "la facture de la censure", alors que le gouvernement est en pleine crise politique sur son projet de budget. Jeudi, Michel Barnier a renoncé à augmenter les taxes sur l'électricité, dans l'espoir de convaincre le Rassemblement national de ne pas censurer le gouvernement, mais des "lignes rouges demeurent" pour le parti lepéniste.
Dans un entretien au Parisien ce samedi 30 novembre, Laurent Saint-Martin a estimé que l'absence de budget équivalait à "du perdant, perdant, perdant". Selon lui, "le compromis n'est pas le chantage:il ne peut y avoir d'ultimatum".
"Nous avons été responsables, à chacun maintenant de l'être. L'heure est trop grave", a-t-il poursuivi à l'attention du Rassemblement national.
Des lignes rouges demeurent pour le RN
"Si on reconduit le budget 2024, on fait rentrer mécaniquement 380.000 foyers français supplémentaires dans l'impôt sur le revenu parce que le barème n'aura pas suivi l'inflation et 17 millions de foyers paieront plus également", a-t-il détaillé.
Il a aussi précisé que l'Etat devrait en outre "faire une croix sur les nouvelles mesures fiscales: taxation des rachats d'actions, contribution des grandes entreprises, contribution sur les très hauts revenus".
Pour tenter d'échapper à une censure que le Rassemblement national menace de voter avec la gauche, le gouvernement a annoncé jeudi renoncer à augmenter significativement la fiscalité sur l'électricité, nouvelle concession majeure sur son budget pour 2025.
Le président du RN, Jordan Bardella, s'est rapidement félicité de cette "victoire", mais a ajouté que "des lignes rouges demeurent" pour son parti. Le gouvernement doit aussi renoncer au "déremboursement supplémentaire de médicaments", baisser drastiquement "la coûteuse" aide médicale d'Etat pour les étrangers sans papiers (AME), mettre en place "un moratoire sur toute nouvelle création ou hausse d'impôt et de taxe" et engager "un sérieux tour de vis migratoire et pénal", a-t-il détaillé.