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Gouvernement

Budget de la Sécu: Bayrou face à une quatrième motion de censure sans grands enjeux

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L'initiative des insoumis n'a aucune chance d'aboutir sans les voix du PS et du RN qui ne souhaitent pas censurer le gouvernement sur le budget.

La quatrième du nom ne devrait pas rester dans les annales. François Bayrou fait face ce lundi 10 février à une nouvelle motion de censure, déposée par les députés insoumis en réaction à son utilisation de l'article 49.3 pour faire passer la partie "recettes" du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Une initiative qui a tout d'un coup d'épée dans l'eau, tant ses chances d'aboutir - sauf immense surprise - sont nulles.

Et pour cause: ni le Rassemblement national, ni le Parti socialiste ne devraient la voter. Aucun de leurs députés - mis à part 6 exceptions pour les socialistes - n'ont voté pour les motions de censure présentées la semaine dernière après l'utilisation de deux 49.3 par le Premier ministre sur les textes budgétaires. De la même façon ils s'étaient abstenus le 16 janvier sur la motion de censure présentée à l'issue de la déclaration de politique générale de François Bayrou. Or, sans ces deux partis il n'y a aucune chance de réunir les 289 voix nécessaires à l'adoption de cette disposition.

La motion n'est pas signée par les écologistes et les communistes

Les socialistes, qui entretiennent des tensions criantes avec les insoumis au point que ces derniers leur imputent l'"interruption" de l'alliance du Nouveau Front populaire, souhaitent laisser la procédure budgétaire aller jusqu'à son terme. Avant de déposer une motion de censure spontanée pour marquer leur désaccord avec le gouvernement. Il s'agira de revenir "sur une forme de trumpisation du débat public" après que François Bayrou a évoqué "un sentiment de submersion" migratoire lundi 27 janvier, provoquant un tollé, notamment à gauche.

Contrairement aux trois précédentes, la motion présentée par LFI ce lundi n'est pas signée par des députés écologistes et communistes. Faute d'être adoptée, elle permettra cependant aux insoumis de s'offrir une tribune avec le risque cependant que ces séquences deviennent des non-événements.

"La Sécurité sociale est au fondement de notre pacte républicain. Elle est la réponse collective qui protège des risques de la vie et du travail et qui répond aux besoins des familles", soulignent-ils. "Il n’est pas acceptable qu’elle soit drastiquement sous-financée comme le prévoit la deuxième partie du PLFSS sur lequel le gouvernement a engagé sa responsabilité."

À l’issue de cette séance, le PLFSS devrait ensuite faire l'objet d'un nouveau 49.3 par François Bayrou pour faire passer la partie sur les "dépenses" et entraîner très probablement une nouvelle motion des insoumis.

Baptiste Farge