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Beaune, El Haïry... Ces ex-ministres macronistes recasés dans les hauts-commissariats

Clément Beaune et Sarah El Haïry à Matignon le 23 mars 2022

Clément Beaune et Sarah El Haïry à Matignon le 23 mars 2022 - Ludovic MARIN / AFP

L'ex-ministre des Transports est nommé ce mercredi 5 mars haut-commissaire au Plan, en remplacement de François Bayrou. La centriste Sarah El Haïry arrive, elle, au haut-commissariat à l'Enfance. Ces deux postes ont de quoi les satisfaires après leurs sèches défaites aux législatives.

De belles portes de sortie. La porte-parole du gouvernement Sophie Primas a annoncé ce mercredi 5 mars la nomination de l'ex-ministre des Transports Clément Beaune au Haut-commissariat au Plan et celle de l'ancienne ministre déléguée à l'Enfance Sarah El Haïry au Haut-commissariat à l'Enfance.

Ces deux figures de la politique gouvernementale des dernières années ont été largement battues aux législatives organisées après la dernière dissolution. Mais, alors qu'elles ne sont pas les seules à avoir dû quitter la scène politique, les deux postes qui leur sont attribués sont lourds de symboles.

Le travail léger du Haut-commissariat au Plan

Clément Beaune récupère ainsi le Haut-commissariat au Plan, une fonction jusqu'ici ocupée par François Bayrou. Le poste avait été créé sur mesure pour lui par Emmanuel Macron en 2020 pour assurer la planification de l'État. Si sa fonction était assurée à titre bénévole, elle lui permettait d'avoir des collaborateurs et des bureaux à quelques pas de l'Assemblée nationale.

Muni de 350.000 euros de budget annuel auquel il faut ajouter 150.000 euros au titre du Conseil national de la refondation, le Haut-commissariat au plan n'a produit qu'une dizaine de notes en quatre ans sous l'égide de François Bayrou, qui a quitté ses fonctions avec son arrivée à Matignon.

La production de l'institution a d'ailleurs été critiquée à plusieurs reprises, des parlementaires dénonçant "le manque de pertinence" des rapports produits.

Un retour en grâce pour Clément Beaune

Peu importe pour Clément Beaune, qui peut se prévaloir avec ce poste d'un retour en grâce en macronie. Longtemps proche d'Emmanuel Macron, celui qui a été ministre des Affaires européennes avant de prendre le portefeuille des Transports avait fâché le chef de l'État en prenant la fronde des ministres opposés à la loi immigration à l'automne 2023.

Quelques semaines plus tard, il avait été contraint de quitter le gouvernement avec la nomination de Gabriel Attal à Matignon.

Quant à Sarah El Haïry, qui avait démissionné des rangs ministériels avec l'arrivée de Michel Barnier, son arrivée au Haut-commissariat à l'Enfance sacralise un parcours au Modem commencé dans les années 2010.

Les lourds enjeux du Haut-commissariat à l'Enfance

Elle permet aussi à Emmanuel Macron de tenir sa promesse. La création du poste de Haut commissaire à l'Enfance avait été annoncée par le président en décembre dernier en réponse aux critiques soulevées par l'absence d'un ministère de plein exercice dédié à cette question au sein du gouvernement Bayrou, sans convaincre les associations.

Plutôt discrète politiquement sur ces sujets quand elle était ministre chargée de l'Enfance, Sarah El Haïry aura fort à faire. Plus de 3 millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté en France et au moins 2.000 d'entre eux sont SDF.

Si le détail de la rémunération de Clément Beaune et de Sarah El Haïry n'a pas encore été publié au Journal officiel, les indemnités touchées par l'ancien Haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye en 2019 peuvent en donner une idée avec une rémunération brut mensuelle de 10.135 euros.

Marie-Pierre Bourgeois