Assemblée nationale: tollé après deux bras d'honneur d'Éric Dupond-Moretti, le ministre s'excuse

"C'est un bras d'honneur à la présomption d'innocence." Ce mardi à l'Assemblée nationale, Éric Dupond-Moretti a avoué avoir fait deux bras d'honneur en direction d'Olivier Marleix, le président du groupe LR dans l'hémicycle.
Ces gestes n’étaient pas adressés à Olivier Marleix, a-t-il dans la foulée assuré, après une suspension de séance. Selon lui, il les a mimés au moment où Marleix évoquait les "mises en examen de membres du gouvernement" en murmurant: "Voilà un bras d’honneur à la présomption d’innocence."
"Je regrette ce geste (...) C’est un geste d’une personne qui a réagi à une accusation qu’il n’estime pas fondée et qui le dit depuis deux ans", a-t-il ajouté.
Demande d'excuse et suspension de séance
En réponse à cette justification, Olivier Marleix a indiqué qu'il n'avait fait que "rappeler des faits". Il a précisé: "Vous auriez pu démissionner mais à ce fait-là, vous ajoutez de la grossièreté."
Alors que les réactions se sont très vite multipliées dans l'hémicycle et sur les réseaux sociaux, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée, a demandé à ce que le ministre s'excuse pour son geste.
"Vous nous donnez constamment des leçons de maintien et vous n'êtes pas capable de vous excuser lorsque vous faites de tels gestes", a-t-elle déploré.
Après plusieurs rappels au règlement et une nouvelle demande d'Olivier Marleix, la séance a de nouveau été suspendue.
Au retour de suspension, le ministre de la Justice s'est dit "profondément affecté par ce moment". Il a conclu: "Si mon geste a été mal interpreté, je m’excuse auprès de toute la représentation nationale."
Les vidéos réclamées
Dans la soirée, Olivier Marleix a envoyé une lettre à la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet pour demander à avoir accès aux images prises par les caméras sur place.
"S'ils avaient été commis par un député, nul doute que ces gestes aient entraîné une sanction lourde", a-t-il déploré.