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Rassemblement national

"Un signe d'enfermement": le Rassemblement national veut "que le voile puisse être effacé de notre société"

Une jeune femme voilée (illustration)

Une jeune femme voilée (illustration) - Axel Heimken - DPA - AFP

Sébastien Chenu a argué que le voile était "un signe d'enfermement, d'infériorisation de la femme". "Dans une République laïque telle que la nôtre, nous n'avons pas à le supporter", a-t-il lancé, voyant dans le voile "un outil de revendication de l'islamisme".

Le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a affirmé dimanche 23 mars vouloir, "à terme", "effacer" le voile "de notre société", car c'est "un signe d'infériorisation de la femme", précisant que cela ne s'appliquerait "évidemment pas dans le cadre du privé".

"Il faut faire évoluer la loi de 2004" qui interdit le port de tout signe religieux dans les écoles, collèges et lycées, "de façon à ce qu'effectivement, dans tout ce qui est les bâtiments publics, les administrations, les entreprises publiques, les universités, on puisse aller effectivement vers l'interdiction du voile", a d'abord plaidé M. Chenu sur le plateau du Grand jury RTL/M6/Public Sénat.

"Dans l'espace public, peu à peu, nous souhaitons le faire reculer", a-t-il poursuivi au sujet du voile. Et "à terme (...) nous souhaitons que le voile puisse être effacé de notre société", a-t-il ajouté. Mais "évidemment pas dans le cadre du privé", car "chacun chez soi fait ce qu'il veut".

M. Chenu a argué que le voile était "un signe d'enfermement, d'infériorisation de la femme". "Dans une République laïque telle que la nôtre, nous n'avons pas à le supporter", a-t-il lancé, voyant dans le voile "un outil de revendication de l'islamisme".

Des désaccords au sein du gouvernement

Les débats ont rebondi récemment autour de l'interdiction du voile dans le sport amateur, objet d'une proposition de loi mais aussi de désaccords au gouvernement.

"Nous faisons face à une lâcheté face à l'islamisme, on l'a vu encore cette semaine avec des débats lunaires, totalement byzantins sur l'interdiction du (...) voile dans le sport", a déploré dimanche le député RN Jean-Philippe Tanguy (Somme) sur LCI.

"Certains utilisent la laïcité pour attaquer toujours une religion alors que la laïcité s'applique à toutes. Lâchez la grappe aux musulmans, lâchez la grappe aux femmes. Ce sera déjà pas mal", a tonné la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, dans Dimanche en Politique sur France 3, évoquant des "lois racistes".

Mercredi, le patron du RN, Jordan Bardella, avait dit sur RMC que l'interdiction du voile dans la rue était "un objectif à terme". Mais "ça ne se fait pas du jour au lendemain", "l'application est compliquée", avait-il reconnu.

Lors de la présidentielle 2022, Marine Le Pen (RN) s'était dite "absolument opposée au port du voile partout" et avait évoqué des possibles "contraventions". Elle avait aussi estimé cette mesure "tout à fait applicable" avant de reconnaître qu'il s'agissait d'un "problème complexe" nécessitant une mise en place progressive. "Je ne suis pas obtuse" sur le sujet, avait-elle aussi assuré.

Jo.B avec AFP