Voile dans le sport: Darmanin répond à Borne et dit n'avoir "aucune leçon non plus à recevoir"

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit n'avoir "aucune leçon non plus à recevoir de République, de fraternité et de respect de l'autre", dans BFM Politique ce dimanche 23 mars. Une réponse à la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne qui a dit n'avoir "aucune leçon à recevoir sur la laïcité".

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin assure n'avoir "aucune leçon à recevoir de République, de fraternité et de respect de l'autre", en réponse aux propos de la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne qui a déclaré au Parisien samedi n'avoir "aucune leçon à recevoir de personne sur les sujets liés à la laïcité", concernant le port du voile dans le sport.

"Je n'ai aucune leçon non plus à recevoir de République, de fraternité et de respect de l'autre", estime le garde des Sceaux sur le plateau de BFM Politique ce dimanche 23 mars. 

Élisabeth Borne a défendu une ligne différente de celle de ses collègues de la Justice Gérald Darmanin et de l'Intérieur Bruno Retailleau concernant le port du voile dans le sport.

"Je dis qu'il faut interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives. Mais il faut que l'on prenne ce problème dans sa globalité", a défendu la ministre. "Au-delà des interdictions, il est donc important que l'on agisse pour lutter contre la progression de l'entrisme dans la société".

"Laïcité" et "respect de la neutralité"

De son côté, Gérald Darmanin rappelle ce dimanche sur BFMTV être issu de l'immigration par deux fois", pour justifier sa réponse à Élisabeth Borne.

"Je suis élu à Tourcoing, qui est une ville où on peut dire qu'il y a une altérité multiculturelle (...) et j'ai toujours tenu un discours extrêmement ferme de respect de nos compatriotes musulmans dont je sais que l'immense majorité veulent vivre leur foi", ajoute-t-il.

"Je n'oublie pas que mon grand-père était musulman et un héros français", souligne-t-il encore. "Mais en même temps, les règles de la République, ça a toujours été la laïcité et le respect de la neutralité".

"Une forme de naïveté"

"Il ne faut pas personnaliser les débats", soutient Gérald Darmanin. "On parle d'un sujet très important: est-ce que porter le voile à 11, 12, 13 ans, quand on fait du sport, c'est de l'entrisme islamiste ou est-ce que ça ne l'est pas? (...) Je pense qu'il y a de la naïveté générale à penser que ce n'est pas de l'entrisme", dit-il, semblant viser Élisabeth Borne.

"On va aller plus loin: est-ce qu'il y a de l'entrisme ou non dans notre société? Je pense que oui et ne pas le voir, de manière générale, et ça ne s'adresse pas à Mme Borne ou à d'autres, c'est une forme de naïveté collective", soutient ensuite le garde des Sceaux.

La question du port du voile islamique dans le sport est revenue dans le débat public alors que le gouvernement a défendu des lignes différentes sur le sujet dans la presse. Le sénateur LR Michel Savin a déposé une proposition de loi qui propose d'interdire le port de signes religieux, notamment le voile, dans l'ensemble des compétitions sportives, y compris au niveau amateur. Elle a été adoptée par le Sénat en février.

Juliette Desmonceaux