"Sur ma tombe, il y aura un morceau de marbre": quand Jean-Marie Le Pen évoquait sa mort

Héritage, funérailles, sa trace dans l'Histoire... Le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, avait évoqué sa mort à plusieurs reprises auprès des médias français avant ce mardi 7 janvier.

La figure de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, avait abordé à plusieurs reprises la question de sa mort, survenue ce mardi 7 janvier à l'âge de 96 ans. Si en 2019, il assurait auprès de BFMTV n'avoir "jamais directement envisagé l'hypothèse" du "saut dans l'éternité" et ne pas s'être "posé la question ni dans la paix ni dans la guerre", il confiait toutefois que ce n'était "pas une perspective qui l'enchantait".

"J'accomplirai mon destin mais je ne souhaite pas partir", déclarait-il alors.

Auprès du Figaro, le fondateur de Front national (devenu Rassemblement national), avait souligné l'année de ses 90 ans, en 2018, qu'il souhaitait "mourir honorablement", "si possible sans souffrir".

Vers une inhumation en Bretagne

Le finaliste de la présidentielle de 2002, condamné à plus d'une trentaine de reprises pour négationnisme, antisémitisme ou injures publiques, est mort à Garches (Hauts-de-Seine), dans un établissement, à l'ouest de Paris, non loin de son domicile de Rueil-Malmaison où il avait été admis à la mi-novembre. Affaibli par plusieurs accidents de santé, il a subi une expertise médicale en juin dernier, qui avait constaté "une profonde détérioration" de son état physique et psychique.

Jean-Marie Le Pen avait émis par le passé son souhait d'être inhumé à La Trinité-sur-Mer dans le Morbihan en Bretagne "dans son caveau familial".

"Je pense que sur ma tombe, il y aura un morceau de marbre avec écrit 'Jean-Marie' et les dates bien sûr, ça suffira à évoquer ma présence", avait-il déclaré à BFMTV en 2019.

L'héritage de ses biens? "C'est la loi qui le prévoit", avait-il répondu. Avant d'ajouter: "j'ai le droit à une part réservataire, vous me permettrez de garder la discrétion sur mes décisions testamentaires".

Des retrouvailles familiales tardives

Si Jean-Marie Le Pen a entretenu pendant plusieurs années des relations dégradées avec sa fille Marine après l'accession de cette dernière à la tête du Front national, les liens familiaux avaient été renoués en juin 2018 à l'occasion du 90e anniversaire du patriarche.

"Au bout d'un moment, on se dit qu'on est là que très provisoirement (...) et par conséquent on sera appelé à se séparer, alors vaut mieux le faire dans une atmosphère de chaleur, familiale, amicale, amoureuse que de le faire sur des ruptures, des froids", avait-il souligné en 2019.

"Au moment où on va avoir froid, on essaye de se réchauffer le cœur", image celui qui s'était peu à peu retiré de la vie politique depuis 2011.

Il y a environ deux ans, Jean-Marie Le Pen, tribun, provocateur sulfureux obsédé par l'immigration et condamné pour banalisation de crimes contre l'humanité, avait déclaré sur Franceinfo qu'il ne resterait pas "grand-chose" de lui dans l'Histoire. "Nous habitons une petite planète, qui est elle-même satellite d’une petite étoile, dans l’une des galaxies du monde. Donc, ce que nous faisons et pensons à une importance très relative", avait-il déclaré.

Avant de confier: "Mais c’est vrai que quand on est comme ça en tête-à-tête, on a l’impression de jouer un rôle dans l’histoire du monde. Cette illusion console un certain nombre de gens, moi, je n’ai pas besoin de cette consolation."

Juliette Brossault