"Si ça tombe pendant les municipales...": le RN fixé ce lundi sur la date du procès en appel des assistants parlementaires du FN

C'est une audience qui va se dérouler dans l'ombre du vote de confiance à François Bayrou, mais qui devrait, malgré tout, avoir d'importantes répercussions.
Ce lundi 8 septembre, la cour d'appel de Paris va définir les dates du procès en appel dit "des assistants parlementaires du Front national", lors d'une audience de fixation, prévue à 13h30. Son but? Déterminer les contours du procès et notamment la période à laquelle il va se dérouler. Ces dates représentent un enjeu extrêmement important pour les prévenus.
En première instance, Marine Le Pen avait été condamnée, le 31 mars, à quatre ans de prison dont deux ans ferme, aménagés sous bracelet électronique, mais aussi et surtout à 5 ans d'inéligibilité, avec exécution immédiate. Elle avait immédiatement fait appel, comme 12 (sur 24) de ses coprévenus, d'où la nécessité d'un deuxième procès.
"Ça nous poserait un énorme problème"
La date de l'audience de fixation est, elle, bien tombée, car il sera surtout question du vote de confiance et peu des affaires judiciaires des membres du Rassemblement national. "C'est le cadeau d'adieu de François Bayrou", ironise un proche de Marine Le Pen.
En revanche, le choix de la date du procès en appel fait bien plus peur aux membres du parti d'extrême droite. "Il y a une tonalité tellement politique à ce procès que si ça tombe pendant les municipales (le scrutin aura lieu les 15 et 22 mars 2026, NDLR) ça nous poserait un énorme problème", affirme un conseiller de la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale.
Selon les informations de BFMTV, le parquet général a laissé entendre, lors d'une réunion préparatoire, qu'il envisageait ce procès au tout début de l'année 2026, en janvier ou en février.
Lors de cette réunion, les avocats des prévenus ont fait part de leur désapprobation. "Imaginez l'enfer pour Louis Aliot. Il serait prévenu et candidat à Perpignan en même temps. Comment pourrait-il faire campagne ?", souffle l'un d'eux.
Louis Aliot avait, lui, été condamné à 18 mois de prison dont six ferme, directement aménagés sous bracelet électronique, et trois ans d'inéligibilité, sans application immédiate. Il avait également fait appel.
Des nouveaux témoins?
Plusieurs avocats ont donc plaidé pour que ce procès en appel se tienne à partir d'avril 2026 pour éviter le carambolage politico-judiciaire. Cependant, ils pensent avoir peu de chances d'être entendus. "On a beaucoup écrit sur le sujet, on a beaucoup parlé, mais on a le sentiment d'avoir beaucoup pissé dans un violon", résume l'un d'entre eux.
L'autre enjeu de cette audience de fixation, c'est la durée du procès. Si seulement la moitié des prévenus a fait appel, les débats ne devraient pas forcément être plus courts qu'en première instance (neuf semaines).
En effet, selon les informations de BFMTV, le parquet général a fait savoir que les débats étant techniques, il prévoyait un grand calendrier. Et surtout, les avocats du Rassemblement national pensent à faire citer de nouveaux témoins. "On est en train d'y réfléchir", indique ainsi Rodolphe Bosselut, l'avocat de Marine Le Pen.
En attendant de connaître les dates et la durée du procès, Marine Le Pen a déjà commencé à se préparer.
"Il y a deux cellules qui travaillent" dessus, confie un stratège qui poursuit: "La cellule historique de nos avocats [...] et une deuxième cellule qui travaille plus dans l'ombre." Il s'agit-là de juristes, de spécialistes et d'anciens juges qui n'ont pas rejoint le RN "mais qui ont trouvé la décision et sa justification un peu baroques".
"On a un ange gardien"
Qu'il se déroule pendant ou après les élections municipales, le procès aura un impact très significatif sur le Rassemblement national et notamment sur Marine Le Pen. Si elle est à nouveau condamnée à une inéligibilité, aura-t-elle une absence d'exécution provisoire? Ou à minima, une exécution provisoire déjà purgée? Certains veulent croire à la possibilité d'une candidature pour la présidentielle.
"Je ne sais pas exactement encore comment, mais je pense qu’elle sera candidate. À la fin des fins ça va se faire. On a un ange gardien, on arrive toujours à se sortir des mauvaises situations", estime un cadre du parti.
Avant cette échéance, il reste de nombreux mois au cours desquels la vie politique sera mouvementée. À commencer par le vote de confiance de ce lundi et un potentiel remaniement. Marine Le Pen pourrait-elle devenir Première ministre, en cas de démission de François Bayrou? "Ça n'arrivera pas, c'est présidente ou rien", tranche le même cadre.