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Rassemblement national

Pour Le Pen, Macron "propose de passer d’une soumission aux États-Unis à une soumission à l’UE"

La cheffe des députés du RN, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 22 janvier 2025

La cheffe des députés du RN, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 22 janvier 2025 - Thibaud MORITZ / AFP

Dans un entretien publié ce vendredi par Le Figaro, Marine Le Pen considère comme "étrange" l'urgence exprimée par Emmanuel Macron lors de son allocution diffusée plus tôt cette semaine.

Emmanuel Macron exagérerait-il le danger que représente la Russie pour le continent européen? Alors que le président de la République a estimé dans son allocution de mercredi que "la menace russe est là" et qu'elle "touche tous les pays d'Europe", Marine Le Pen estime ce vendredi dans un entretien au Figaro que le message du chef de l'État "est étrange dans l'urgence qu'il exprime".

La cheffe de file des députés Rassemblement national juge notamment paradoxal qu'Emmanuel Macron "demande de préparer la guerre" alors que "pour la première fois depuis trois ans" s'ouvre "la perspective d'une paix possible en Ukraine": "Je comprends que cela puisse perturber les Français!"

"Depuis 2017, Emmanuel Macron a été le président du désarmement de notre souveraineté, et voilà qu’il découvre aujourd’hui le sujet", ajoute Marine Le Pen. "Sauf qu’il confond souveraineté et assujettissement, en proposant de passer d’une soumission aux États-Unis à une soumission à l’Union européenne."

Le Pen appelle "à ne pas être caricatural" avec Poutine

Tout en reconnaissant que "Vladimir Poutine a évolué dans un sens qui est de plus en plus hostile à l'Occident", elle appelle à "ne pas être caricatural. D’autant qu’un connaisseur de la Russie m’a un jour avertie: 'Attention, parce qu’il y a derrière Vladimir Poutine beaucoup plus hostile à l’Occident que lui.' Ce que je suis assez encline à croire." Marine Le Pen dit être ainsi sur la même ligne que l'ancien Premier ministre François Fillon pour qui le "fondamentalisme islamiste reste la première des menaces".

Interrogée sur les positions toujours moins conciliantes de Washington à l'endroit de Kiev depuis le retour de Donald Trump dans le Bureau ovale, Marine Le Pen considère comme "critiquable (...) la brutalité avec laquelle le président américain a mis fin à l’aide en Ukraine".

"Mais tout cela n’était-il pas prévisible?", ajoute-t-elle dans la foulée. "Donald Trump, que personne ne découvre parce qu’il a déjà été au pouvoir, a un défaut majeur aux yeux des responsables politiques français: il tient ses promesses. Il avait promis la paix, il va donc y mettre tout son poids."

Marine Le Pen ne croit toutefois pas que "les pays européens, la France en tête" puissent rester à l'écart de la table des négociations autour de laquelle serait conclu un accord de paix entre l'Ukraine et la Russie. "Ils doivent veiller à ce que l’on évite un nouveau 'Traité de Versailles'. Autrement dit, un traité de paix qui contient en son sein tous les germes d’une future guerre", prévient-elle.

Vincent Gautier