"Madame Touraine doit se retourner dans sa tombe": Sébastien Lecornu déplore une phrase "complétement décalée" de Sébastien Chenu

Ce sont des propos "décalés", selon le Premier ministre Sébastien Lecornu. Après le discours de politique générale du chef du gouvernement ce mardi 14 octobre, le député Rassemblement national du Nord Sébastien Chenu est monté à la tribune de l'Assemblée nationale.
Après avoir accusé Sébastien Lecornu d'avoir "ruiné la France" et d'être condamné "à éteindre la lumière du macronisme", l'élu d'extrême droite est revenu sur les exigences des socialistes pour ne pas censurer le gouvernement. Parmi elles, le PS souhaite interrompre la mise en place de la réforme Touraine, censée porter en 2027 à 43 le nombre d'années de cotisation pour toucher une pension à taux plein.
Lors de son discours, Sébastien Lecornu a confirmé ce mardi qu'il souhaite suspendre la réforme des retraites en l'état pour l'âge et la durée de cotisation. Un engagement qui a conduit le PS à annoncer qu'il ne censurera pas le gouvernement de Sébastien Lecornu.
"Faut écouter la suite mon grand"
Sébastien Chenu déplore que les socialistes soient "capables aujourd'hui de demander jusqu'à la suspension de la loi Touraine, sa propre loi". Avec un objectif selon le député du Nord: "éviter" une dissolution et des élections législatives anticipées.
"Pauvre madame Touraine qui doit se retourner dans sa tombe. Pardon, elle est encore vivante", poursuit Sébastien Chenu, une remarque provoquant des rires chez les élus du Rassemblement national.
Moins d'une heure plus tard, Sébastien Lecornu a repris la parole et a déploré qu'"un vice-président de l'Assemblée nationale parlait de madame Touraine comme si elle était dans une tombe". Ancienne ministre des Affaires sociales et de la Santé entre 2017 et 2017, Marisol Touraine, née en 1959, n'est pas morte.
Le chef du gouvernement estime que cette déclaration lui "semble complètement décalée". "Lorsque j'entends ces mêmes propos parfois sur madame Le Pen, je les refuse parce que la question du respect des personnes est clé dans notre démocratie", se justifie le Premier ministre qui appelle à "la dignité" des débats.
Sur X, Sébastien Chenu est revenu sur cet extrait, appelant un internaute qui l'a partagé à "écouter la suite mon grand", estimant qu'il "n'est décidément pas fait pour la politique".
"Une écolo barbue, on a déjà vu"
Autre propos tendancieux partagé par l'élu d'extrême droite à la tribune de l'Assemblée nationale: Sébastien Chenu s'en est pris à Monique Barbut, nommée au ministère de la Transition écologique, l'accusant de "porter des convictions dangereuses" et d'être "une militante anti-nucléaire".
"Une écolo barbue, on a déjà vu. Une barbue ministre anti-nucléaire, on ne veut pas voir", a-t-il déclaré, provoquant une nouvelle fois des rires et des applaudissements chez les députés du Rassemblement national. La cheffe de file des députés d'extrême droite Marine Le Pen s'en est même pris la tête. La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a réagi, estimant que Sébastien Chenu est "indigne d'être député". De son côté, le coordinateur national de La France insoumise Manuel Bompard a écrit que le RN est "toujours aussi ignoble".