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Rassemblement national

L'enquête sur le financement du Front national rattrape Marine Le Pen

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Alors que l'enquête sur le financement de la campagne 2012 du Front national avance, pour la première fois, les juges mettent directement en cause Marine Le Pen. Les magistrats évoquent un "financement illégal" et veulent entendre la présidente du parti.

En pleine crise ouverte avec son père Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen doit aussi faire face à la justice, qui examine de très près le financement du Front national lors des campagnes présidentielle et législatives de 2012. La présidente du parti et deux de ses proches, le maire-sénateur de Fréjus David Rachline et le secrétaire général du FN Nicolas Bay sont désormais "directement visés par les investigations", révèle Le Monde, ce vendredi.

La société Riwal, qui fournit du matériel de campagne aux candidats frontistes, aurait employé les deux cadres "fictivement en CDD, pendant la campagne [de 2012, NDLR]", expliquent les magistrats au quotidien. Ces salaires "versés par Riwal uniquement pendant les campagnes présidentielle et législatives 2012, s'analysent en dons déguisés aux candidats".

Les juges veulent entendre Marine Le Pen

Nicolas Bay a ainsi été embauché en tant que "concepteur rédacteur" en mai et en juin 2012. Alors qu'il était par ailleurs porte-parole du FN, il a touché 7.013 euros, selon Le Monde qui affirme également que David Rachline était, lui, engagé comme "responsable de projet" et a reçu 4.648 euros.

Ces sommes ne représentent qu'une petite partie d'une campagne présidentielle qui a coûté 9,1 millions d'euros au FN, mais elles permettront surtout aux juges Renaud Ban Ryumbeke et Aude Buresi de convoquer les deux cadres et d'entendre Marine Le Pen.

Le fondateur de Riwal déjà mis en examen

L'enquête tourne également autour des liens entre Riwal et le micro-parti Jeanne, une structure menée par Marine Le Pen qui servirait d'organe financier au Front national.

Le fondateur de Riwal, Frédéric Chatillon, a été mis en examen mercredi. Cet ami de Marine Le Pen et ancien militant du GUD, organisation étudiante d'extrême droite, aurait utilisé sa société pour financer illégalement le Front National, en offrant des services ou des biens durant la campagne.

Les kits de campagne du FN étaient fabriqués par Riwal, qui réalise une marge de 40 à 50% en les vendant à Jeanne, expliquait Libération. Jeanne les vendait ensuite pour 2.550 euros aux candidats frontistes en leur proposant des prêts à 6,5% d'intérêt. BFMTV avait rencontré une ancienne candidate frontiste, qui déplorait un "argent gaspillé", avec par exemple des kits de 400 affiches quand elle n'en a utilisé que 13. Les juges estiment aujourd'hui que les candidats locaux ont été "forcés" de se doter de ces kits.