Le trésorier de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, mis en examen

Jeanne, le micro-parti proche de Marine Le Pen est visé par une enquête sur le financement de campagnes électorales. - Jeff Pachoud - AFP
Depuis 2013, le micro-parti "Jeanne" fait l’objet d’une enquête sur le financement de campagnes électorales du Front national. Le trésorier du mouvement, Axel Lousteau a été mis en examen cette semaine pour escroqueries.
Les juges financiers cherchent à déterminer si des responsables de Jeanne, considéré comme le parti personnel de Marine Le Pen, et de la société Riwal, principal prestataire des campagnes, ont mis en place un système permettant un enrichissement illicite avec de l’argent public. Fin janvier, Frédéric Chatillon, un autre proche de Marine Le Pen et patron de Riwal avait lui aussi été mis en examen dans ce dossier. Frédéric Chatillon et Axel Lousteau sont tous deux d’anciens militants du GUD, le syndicat étudiant d’extrême droite.
Prêt d'argent et vente de kits aux candidats FN
L’enquête porte sur le rôle de Jeanne et Riwal notamment lors de la campagne des législatives de 2012. Jeanne prêtait de l’argent aux candidats du FN pour leur permettre de financer leur campagne avec des taux de 6 à 7%.
Par le biais de la société Riwal, Jeanne vendait également des kits de campagne contenant par exemple des affiches, le journal de campagne ou encore des tracts. En février dernier, une tête de liste aux municipales de 2012 dans le nord déplorait sur BFMTV "de l'argent gaspillé". Dans son kit contenant 400 affiches, elle disait n'avoir pu en utiliser que 13.
Un préjudice pour l'Etat ?
Les enquêteurs cherchent à déterminer si ce système a pu permettre des surfacturations, le prix des kits aurait notamment augmenté au moment de la campagne. Un système au préjudice de l’Etat, qui rembourse les frais de campagne.
Axel Lousteau a déjà démenti toute "surfacturation" ou "vente forcée" des kits de campagne. Le FN s'est toujours défendu de toute irrégularité, en faisant valoir que "rien ne s'oppose" à ce que Jeanne "prête à des candidats aux élections" et que ses comptes ont été validés par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP).
Marine Le Pen affirmait en février n'avoir "rien à se reprocher" sur ce dossier.