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Rassemblement national

Jordan Bardella pense qu'une nouvelle dissolution est "inévitable" à l'été prochain

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Le président du Rassemblement national (RN) croit à l'organisation de nouvelles législatives "dès qu'elles seront institutionnellement possibles". "Seul le retour au peuple permettra de construire une majorité claire et stable pour le pays", juge encore Jordan Bardella ce 27 janvier.

Plutôt discret ces dernières semaines, Jordan Bardella donne le ton pour les prochains mois. Cornerisé par le Premier ministre François Bayrou qui a décidé de négocier avec les socialistes plutôt qu'avec le Rassemblement national, le président du mouvement ne croit guère que la situation politique se stabilise dans les prochains mois.

"Il me paraît inévitable" qu'Emmanuel Macron "convoque des élections législatives dès lors qu'elles seront institutionnellement possibles", a avancé le député européen ce lundi à Paris lors de ses vœux à la presse.

"Seul le retour au peuple permettra un cap clair"

Le chef de l'État avait décidé à la surprise générale de dissoudre l'Assemblée nationale en juin dernier, après des élections européennes largement victorieuses pour le RN. La manœuvre avait tourné au fiasco pour le camp présidentiel, contrainte à un accord avec la droite pour parvenir à nommer un gouvernement sous l'égide de Michel Barnier.

Entre le mois de juillet et le mois de janvier, la France a connu trois Premiers ministres, sur fond de forte instabilité gouvernementale. En décembre dernier, les députés RN ont décidé de censurer le chef du gouvernement, tout comme la gauche, entraînant la démission de Michel Barnier. Depuis, François Bayrou s'attelle à boucler les budgets de l'année 2025.

Si le président souhaite à nouveau lancer une dissolution, il devra attendre l'été prochain, comme le spécifie la Constitution qui pose le délai d'un an minimum pour activer à nouveau cette cartouche.

"Seul le retour au peuple permettra de construire une majorité claire et stable pour le pays", a défendu Jordan Bardella.

La censure de François Bayrou, "pas un jouet"

Faut-il comprendre que les députés RN pourraient censurer le Premier ministre centriste dans les prochains mois, mettant ainsi la pression sur Emmanuel Macron qui n'aurait d'autre choix que de dissoudre à nouveau l'Assemblée ?

"La censure, pour nous, ce n'est pas un jouet et (ça) n'est pas une fin", s'est contenté de répondre le patron du parti à la flamme.

Il faut dire que les dernières législatives n'ont pas été une grande réussite pour son parti. Alors qu'il se voyait déjà à Matignon, le bras droit de Marine Le Pen a semblé à plusieurs reprises très hésitant sur son programme en cas de victoire, notamment sur la question de la retraite à 64 ans.

"Nous nous préparons à un retour aux urnes"

Quant aux candidats aux législatives, plusieurs d'entre eux avaient tenu des propos à connotation raciste et antisémite. Le dirigeant du RN avait évoqué des "brebis galeuses".

Loin de parvenir à une majorité absolue au second tour comme l'espérait le parti, Jordan Bardella a dû se contenter de décrocher seulement 19 députés supplémentaires, en y incorporant les députés de son nouvel allié Éric Ciotti.

"Nous nous préparons à un retour aux urnes", promet cependant Jordan Bardella qui dit également plancher sur les élections municipales en mars 2026.

"Nous aurons des listes dans toutes les grandes villes de France", a avancé l'eurodéputé. Une dizaine de villes françaises sont aujourd'hui dirigées par le RN, comme Hénin-Beaumont, Fréjus ou Perpignan.

Marie-Pierre Bourgeois