Jean-Marie Le Pen ne se rendra pas au Congrès du FN

Jean-Marie Le Pen - - PASCAL GUYOT / AFP
Invité de RTL ce lundi matin alors que le premier tome de ses mémoires sort le 28 février en librairie, Jean-Marie Le Pen a annoncé qu'il ne se rendrait pas au Congrès du Front national prévu les 10 et 11 mars à Lille.
"Je ne me rendrai pas à Lille car je ne veux pas le rendre complice de l'assassinat du FN qui va s'y dérouler", a-t-il déclaré.
"Je ne veux pas être complice à l'opération de force qui a été annoncée par le secrétaire général" Steeve Briois, a ajouté le président d'honneur du parti d'extrême droite.
Un congrès stratégique
Jean-Marie Le Pen, en guerre ouverte avec sa fille, a été maintenu dans son rôle par la justice le 9 février dernier, malgré une exclusion du FN. Il avait annoncé sa volonté de se rendre au Congrès malgré tout, laissant craindre des règlements de compte à Lille, alors que cet événement doit consacrer la refondation du parti, dans la tourmente depuis la présidentielle. Le père de Marine Le Pen a précisé qu'il avait demandé à "ses amis qui voulaient venir à Lille (le soutenir) de ne pas le faire".
Lors du Congrès, les militants du FN sont appelés à voter les nouveaux statuts du parti, qui suppriment le poste de président d'honneur. La décision de la cour d'appel de Versailles prise début février pourrait donc devenir caduque.
Il dit "tendre la main" à sa fille
"Je lui parle, je lui écris, je lui tends la main. En échange, j'ai droit à des déclarations caustiques", a regretté Jean-Marie Le Pen à propos de sa fille. Dans le premier tome de ses mémoires, intitulé Fils de la nation, il dit avoir "pitié" d'elle.
"J'ai un peu honte de son comportement et pitié de ce qu'elle a fait et de l'état dans lequel cela la mettra un jour ou l'autre. Je crois que Marine, quand elle était au Front national, était assez autoritaire", a-t-il ajouté dans un entretien au Point.
Ce lundi, il a par ailleurs estimé sur RTL que son exclusion, décidée en 2015 après de nouveaux propos polémiques sur la Shoah, était "une injustice majeure". Selon lui, elle "portait en elle" tous les événements qui ont marqué le parti ces derniers mois, et notamment ses différentes déconvenues électorales.