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Fin de vie: contrairement à Le Pen, Tanguy prêt à voter pour l'aide à mourir si certains "garde-fous sont maintenus"

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Contrairement à Marine Le Pen, le député du RN est favorable à la création d'une aide à mourir, à condition que certains "garde-fous" soient maintenus.

Proche de Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy s'apprête cependant à se distinguer de la leader du Rassemblement national (RN). À l'inverse de cette dernière, le député du parti d'extrême droite est prêt à se prononcer pour la création d'une aide à mourir, alors que la question de la fin de vie a fait son retour dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale ce lundi 12 mai.

"Si les garde-fous sur le discernement et la liberté des soignants sont maintenus, je voterai ce texte", indique l'élu d'extrême droite ce mercredi 14 mai sur BFMTV-RMC, avant de se justifier: "J'estime que le peuple français a besoin de ce droit nouveau et de cette possibilité de partir dans la dignité."

Marine Le Pen opposée à l'aide à mourir

Habitués à voter en rang serré, les députés du Rassemblement national pourront faire une exception sur la fin de vie, Marine Le Pen ayant décidé de laissé une "liberté totale" de vote à ses troupes sur ce sujet qui transcende les clivages.

La patronne du groupe RN a cependant exprimé son opposition à une telle disposition, jugeant que le texte ne comprend pas suffisamment de "garde-fous".

Pour l'instant, l'aide à mourir est prévue pour des patients majeurs, "apte(s) à exprimer (leur) volonté de façon libre et éclairée", atteints d'une "affection grave et incurable" qui "engage le pronostic vital en phase avancée ou terminale" et ne supportant plus leurs souffrances. La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, souhaite l'encadrer davantage et le gouvernement va défendre plusieurs amendements en ce sens.

Par ailleurs, cette dernière a précisé sur BFMTV-RMC ce lundi qu'aucun médecin "ne sera obligé" de pratiquer l'euthanasie.

Deux textes distincts

Après s'être engagé en 2022 à confier une réflexion sur la fin de vie à une convention citoyenne, Emmanuel Macron avait dévoilé en mars 2024 les grandes lignes d'un projet de loi sur la fin de vie. Mais la dissolution de l'Assemblée nationale a stoppé son examen.

Soumis à une forte pression des députés, François Bayrou a ensuite remis l'ouvrage sur le métier, mais en scindant le projet de loi en deux, de manière à laisser la liberté aux députés de voter pour un texte mais pas pour l'autre. Résultat: la fin de vie a fait son retour à l'Assemblée nationale via deux propositions de loi distinctes, l'une sur les soins palliatifs, l'autre sur la création de l'aide à mourir.

La première est actuellement débattue par les députés. Ces derniers auront deux semaines pour débattre de ces textes, week-end compris s'il le faut, avant un vote solennel prévu le 27 mai.

Baptiste Farge